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I’M STILL HERE – THE LOST YEAR OF JOAQUIN PHOENIX de Casey Affleck
Publié le 03 juillet 2011 par Celine_dianeJoaquin Phoenix (Two Lovers) prend sa retraite, se lance dans le rap, se laisse pousser la barbe, se drogue, ne se lave plus. La supercherie dure deux ans, l’occasion pour Phoenix de se ridiculiser à fond, au travers tous les Etats-Unis. Et la blague date de 2008. Autant dire que la sortie française de ce mockumentary signé Casey Affleck (Gone baby gone, The Killer inside me), gros canular orchestré par les deux beaux frères, arrive un peu tard. Filmé caméra à l’épaule, dénué de tout souffle dramatique (le fait que tout ne soit que fiction n’interdisait pas de creuser quelques pistes!), I’m still here, trois ans plus tard, ne veut rien dire. Pourtant, on comprend le combat: dénoncer la vacuité du show biz, ouvrir les yeux à un spectateur manipulé par les médias, se moquer du système. Mieux, lui dire merde. Tout le monde marche à fond dans le buzz, et les compères sont persuadés de détenir l’idée du siècle. Oui, mais. N’est pas Sacha Baron Cohen qui veut.
Que reste-t-il finalement aujourd'hui de ce prétendu suicide artistique face caméra ? Absolument tout y étant bidonné, que peut-on juger ? La performance plus vraie que nature d’un comédien intégrant une fiction dans sa propre réalité ? Peut-être, si l’on accepte d’emblée que l'acteur Joaquin JP Phoenix ne laisse rien entrevoir de personnel, jouant à fond la carte du double déphasé de lui-même. Quoi, alors ? La qualité artistique du docu ? Non, non et non tant l’image, le son, la photo y sont affreusement crades et (espérons volontairement) bâclés. La démarche peut-être ? Même pas. Pas sûr que tout le monde apprécie de se faire rouler dans la farine pour agrémenter le concept un peu vain de deux mecs qui finissent par davantage rire aux dépends des autres, qu’ils ne rient d'eux-mêmes.
AVANT PREMIERE: Sortie le 13 juillet.