Tous scotchés devant la télévision toute l’après-midi, il ne fallait rien nous demander hier sinon de zapper entre la 2 et TF1, pour voir quel commentateur réussissait le mieux à « meubler » une actualité se déroulant selon le timing prévu, précis, mais lent.
Soleil radieux, chaleur sans doute pesante pour les messieurs en jaquettes impeccables, toilettes particulièrement élégantes remontant à intervalles régulés comme une horloge le tapis rouge permettant un défilé impeccable. Beau succès à l’applaudimètre pour Roger Moore, Bernadette Chirac très chic en voile bleu marine et chapeau à plumes vernies, la famille du Prince en Chanel – commentaires assassins de Karl Lagerfeld sur les tenues n’émanant pas de son génie - , et enfin Nicolas Sarkozy, visiblement crispé, peut-être inquiet de la santé de Carla, ou de la contrainte que représente la perspective de devoir demeurer une heure et demie vissé sur sa chaise dorée ?
Les femmes de l’assistance admises dans la conque d’honneur me semblaient encore plus élégantes qu’à Londres. Aucune faute de goût manifeste dans le choix des coiffures.
J’ai beaucoup aimé les robes de Paola, reine des Belges, Madeleine de Suède et sa belle frimousse surmontée d’une plume orgueilleuse suitée de son frère évoquant Hugo Pratt, Clotilde Courau, avec un joli bibi noir et surtout une simplissime robe rouge à volant autour du cou, Inès de la Fressange accompagnée de ses deux filles et coiffée de paille très agreste, la beauté de Lynette Wittstock, mère de la mariée, la cloche rose vif de Michelle Yéoh et son appareil photo en constant mouvement, la noblesse des caftans des princesses Lalla Salma et Lalla Meriem du Maroc…la beauté de Charlotte Casiragui et sa ressemblance frappante avec sa mère Caroline.
A mettre en parallèle : la sobriété du costume de carabinier d’Albert, la superbe ligne de la robe de Charlène et son chignon enchâssé de « trembleuses » de diamants, les chasubles des concélébrants faites de brocard à losanges mat et brillant et rebrodées de branches d’oliviers, les ravissants costumes monégasques des petites filles d’honneur, l’intrusion de l’Afrique avec le chant traditionnel entonné par la belle Pumela Matshikiza qui nous faisait immédiatement souvenir de Myriam Makeba….ensuite, la cérémonie n’a retrouvé d’intérêt qu’à l’occasion de la visite à la chapelle de Sainte Dévote, où la mariée que l’on dit si froide, a éclaté en larmes. Que d’émotion ….
A cette heure toutefois, la retransmission du mariage subissait une concurrence redoutable : celle du mega jump de Thaig Khris, tentant de battre le record du monde de saut en longueur au-dessus des rampes du Sacré-Cœur. Tunnels de pub interminables, reportages de making-off sans intérêt, beaucoup de pellicule pour un bref instant d’émotion imparfait, trois fois recommencé pour que le public ne se soit pas déplacé pour rien et surtout pour qu’onvoie bien les logos des sponsors.
Et vive la technologie qui nous permettait de suivre en direct les deux événements ( les enfants étant nettement plus attirés par le saut de l'animateur de télé cascadeur que par la cérémonie religieuse) , l’un sur la télé, l’autre sur l’Iphone ! En fait, il ne manquait à la fête de Charlène et Albert que la présence de DSK et Anne Sainclair, mais je gage qu’ils auraient volé la vedette au couple princier….