La chute et Contador
Passage du Gois-Mont des Alouettes
L'étape est dédiée à Van de Walle, équipier de Philippe Gilbert, qui s'est ramassé un énorme gadin en début d'étape (sans casque il serait dans le coma et il doit avoir les cervicales sacrément douloureuses). Revenu en tête il a tiré un bout de pratiquement 100 km derrière l'échappée du matin, pour assumer la responsabilité de l'équipe grandement favorite pour l'étape du jour en chassant derrière l'échappée du matin avant de se relever et de terminer loin derrière le peloton. L etemps de boire deux bidons, de répondre courtoisement à une interview, et il a rejoint l'hôpital pour passer une radio du thorax. Marqué de partout, cuissard et maillot en lambeaux, entaillé à l'épaule, les côtes douloureuses, il souriait néanmoins face à la caméra : son "boss" avait gagné.
Ne courez pas le long des coureurs, ne restez pas trop au bord, tenez les chiens en laisse et gardez les gosses sur vos épaules (ou le contraire) veillez à ce que les moutons ou les vaches ne sortent pas de vos prés ! (ça c'est vu !)
Le gros chat a mangé les petites souris de l'échappée du matin à 13 km de l'arrivée... Exactement là où el Diablo, vieux renard avisé, sautait sur le bord de la route. Peu après, chute collective provoquée par une dame en jaune bien trop près du bord, et qui en plus tournait le dos aux coureurs qui arrivaient, d'où un encombrement derrière les gonzes à terre. Coincés, parmi de nombreux coureurs (seuls une trentaine sont passés devant), deux cadors qui ont commis une faute professionnelle : Andy Schleck et Contador. Quand on prétend à la victoire finale (leur cas), on ne traîne pas en queue de peloton dès lors qu'on ne sait pas frotter pour remonter rapidement, et dès les – 25km, on se doit d'être devant ! Ce groupe a perdu 35 secondes dans l'incident, ce qui est déjà beaucoup. Plus préoccupant : lors de la montée finale qui aurait dû leur permettre de se refaire la cerise, ils ont encore perdu un temps significatif sur Gilbert le vainqueur (ce qui n'est pas dramatique : ce n'est pas un prétendant à la victoire finale) mais sur pas mal de cadors dont Evans, qui fait une surprenante deuxième place et a dès ce jour 1mn18 d'avance sur Contador.
Opportunité de saluer la réforme de ce classement par points. Il n’y a plus qu'un sprint intermédiaire par étape, mais il rapportera une prime conséquente aux trois premiers (1.500, 1.000, 500 euros) et des points à quinze coureurs. De ce fait, le peloton a lui aussi frotté et s'est bagarré pour tenter de permettre aux sprinteurs cadors de marquer. Cavendish n'a pas convaincu... euphémisme, d'autant plus que comme le profil de l'arrivée en pente ne lui permettait pas d'espérer une victoire finale, il aurait dû s'y peler la cerise. Farrar et Hushovd ont fait une bonne opération.
Un mot pour le super régional de l'étape, Voeckler, qui a fait une course intelligente, est arrivé bien placé pour la gagne par ses équipiers mais... une 125 même sur-gonflée, même très motivée n'a que peu de chance contre des gros cubes. Chavanel m'a semblé piocher quelque peu, ce qui n'a rien d'étonnant après sa débauche d'énergie de dimanche dernier, lors du championnat de France.
Demain... Contre la montre par équipes de 23km. Épreuve que je n'aime guère quant au principe : l'idée qu'un classement individuel puisse être perturbé par une défaillance collective me gêne. Il faudrait que cette journée ne compte que pour le classement général par équipe, comme lorsqu'elle fut instituée.
Le Chat :
Il n’était guère possible de faire voyager les coureurs au milieu du Marais Poitevin, les vélos ne « marchent pas encore sur l’eau » ! C’est bien dommage pour Ségolène qui n’aurait pas manqué de prouver une fois de plus sa « bravitude » Mais c’est tout de même bien dans cette région des gros cœurs que démarrait ce tour 2011, sous un beau soleil. Une étape en ligne dès l’ouverture, un retour au passé dans une région du passé qui flirte avec l’avenir.
Tout ça en peloton groupé pour se terminer à côté du Puy du Fou , chez un de Villiers qui exprime des velléités de retour ! Un signe ?
On a l’impression de ne pas avoir quitté le tour de l’année dernière, les chutes s’additionnent aux chutes … La vélocité n’est plus ce qu’elle était !