Il y a prescription! La décision la plus facile mais aussi la plus absurde. Il est spécifié nulle part que l’Inter est hors de cause de Calciopoli mais simplement qu’il est trop tard pour revenir sur une quelconque décision! Et ce malgré les preuves accablantes contre l’inter (avec des appels téléphoniques non analysés durant Calciopoli…)! Eh oui, c’est trop tard donc on enterre le dossier! Tant pis! « L’injustice est faite » pourrait-on dire! Une nouvelle fois, la crédibilité du foot italien en a pris un coup. Cinq ans auparavant, l’Inter s’était déjà faufilée entre les mailles du filet en s’auto-proclamant club le plus honnête et fêtant fièrement le Scudetto de la honte (Merci Telecom Italia, sponsor de l’inter, pour les appels téléphoniques tenus secrets durant le procès). Comment être fier d’un titre si honteux Mr Moratti? Cela était l’ultime acte très triste (et le plus aberrant) d’un procès raté qui a ouvert les portes du succès à l’Inter (qui a régné durant 5 ans grâce à la concurrence affaiblie). Ce Scudetto 2006 méritait tout simplement d’être radié et non pas offert à la « bande des honnêtes ». La décision finale sur le Scudetto 2006 sera prise par le 5 ou le 18 juillet mais le mal est fait. Rien ne pourra effacer les 5 années de victoires terminées par la Champions League que l’inter n’aurait jamais pu oser imaginer gagner sans cette mascarade!
Bref, le foot italien est toujours aussi malade à cause de l’immobilisme et les mauvaises décisions de la fédération. L’Italie souffre d’une fiscalité plus lourde que celle des Anglais et des Espagnols. Ainsi, le foot italien exporte ses perles (voir les cas Sanchez, Pastore etc.), les clubs n’ont pas de stade de propriété et cela engendre des couts pharaoniques de location pour finalement fouler des champs de patates! La fédération a appauvri davantage le Calcio avec des décisions controversées comme la « tessera del tifoso » (la carte du tifoso) ou pire, la fermeture aux extra-communautaires, accusés de prendre la place des jeunes talents italiens (encore faut-il qu’ils existent!) et donc coupables du faible niveau de la Nazionale! Et tant pis si les jeunes pépites sud-américaines (et autres) renforcent les championnats européens concurrents à faible couts. Les tifosi racistes et / ou déséquilibrés n’arrangent pas les choses en s’attaquant à la couleur de peau des joueurs adverses ou aux bus de leur équipe lors d’un moment difficile. Tous ces problèmes bloquent l’Italie. Pire, ils l’enfonce. Comment l’Italie pouvait-elle espérer être choisie pour l’Euro 2012 dans ces conditions?! L’Uefa a préféré la Pologne et l’Ukraine! Quelle gifle pour l’Italie!
Et puis ces derniers temps, les présidents des clubs émergents comme Napoli et Palermo se sentent pousser des ailes. Le cas le plus éclatant est celui de De Laurentiis, géant du cinéma italien qui s’est lancé dans le football avec Napoli. « Hamsik vaut beaucoup plus que 40M, cette somme est seulement pour rembourser mes frais », « Je démarre les négociations à 100M », « Pour Hamsik, il faut 50M + Pato ». Le président de Napoli a même demandé à Galliani « Mais à quoi joue-t-on? » Eh bien, Mr De Laurentiis, a quoi jouez-vous? Berlusconi et Galliani ont nié tout intérêt et tout contact avec Hamsik alors quel est cet acharnement? Mieux vaut peut-être régler le problème directement avec Hamsik qui ne cesse de clamer son désir de rejoindre Milan, non? Le foot italien fait maintenant face aux nouveaux comiques. Mais est-il possible d’avoir une discussion raisonnable? Si un président dit avoir engagé Hamsik et puis avoir investi dans toute l’équipe pour valoriser le joueur : son objectif était-il un bon placement en championnat, un Scudetto ou simplement « rentrer dans ses frais » avec une belle vente? A voir comme tous les présidents se braquent face à la question des droits TV à la Lega Calcio, on comprend vite que seul l’argent compte (rien de nouveau me direz-vous mais nous, tifosi, on veut encore rêver). Les résultats, les tifosi et les rêves de gloires, tout le monde s’en fout! Maintenant, l’Italie n’aura plus « que » trois équipes en Champions League, surtout « grâce » aux présidents illuminés et bien pensants qui veulent à tout prix atteindre la zone européenne pour ensuite boycotter l’Europa League. De toute façon, l’important est juste d’y participer vu que c’est la participation qui amène les pépètes! Bravo, ils sont la ruine du foot italien. Rien à foutre des tifosi qui rêvent mais surtout qui paient! Les présidents feraient mieux de penser aux frais des tifosi avant de penser à rembourser leurs frais. Parce que les tifosi ne sont pas seulement des vaches à lait. Sans les tifosi, ces président n’existeraient même pas. Cela vaut pour De Laurentiis mais aussi pour tous les autres.
Plus généralement, le foot européen est malade. Les superpuissances semblent être totalement libres, avec des ressources illimitées! Comme Barcelone, où sont annoncés Sanchez à 40M, Fabregas à 35M minimum, où on fixe une clause libératoire pour le jeune Alcantara à 90M d’euros! Le foot tombe dans la folie. Comment tout cela est-il possible? Le mercato est dominé par 3-4 grandes superpuissances comme Barcelone, Real Madrid, Manchester City ou encore Chelsea. Alors qu’en Espagne et en Angleterre, le mercato est un argument « léger » où on déclare publiquement ses objectifs, en Italie, tout est stratégie, chasse à Mister X, les fausses déclarations, travail en sous-marin… En fait, ces stratégies tirées par les cheveux sont nécessaires pour pouvoir rivaliser avec l’Angleterre et l’Espagne car seul ce travail permet de transformer certaines opérations inaccessibles en réalité.
Un club espagnol ou anglais qui produit trois fois plus de bénéfices qu’un club italien, aura logiquement plus de chance d’emprunter à une banque. Celui qui ne bénéficie pas de ce privilège doit réduire les couts, faire attention à chaque détail, étudier les meilleures opérations possibles (El Shaa) et anticiper la concurrence (Mexès & Taiwo). Facile à dire et à écrire mais les grands champions ne sont plus attirés par un maillot ou une histoire d’un club mais sont malheureusement attirés par les clubs qui offriront le plus d’argent. Et alors il est pratiquement impossible de rivaliser avec les dominateurs du foot moderne. Juste pour exemple : le Real Madrid encaisse 150M par an rien qu’avec son stade. Milan est forcé à payer la location à San Siro au moins jusqu’en 2015. Il n’y a pas d’issue.
Et le fair play financier pourrait être le coup de grâce définitif au foot italien. Les clubs devront s’y tenir mais comme les clubs anglais et espagnols facturent beaucoup plus que les italiens, ils pourront continuer à dépenser beaucoup plus aussi! Le destin est tout tracé : le Calcio s’enfonce malgré les différents appels à l’aide des clubs. Immobile, la fédération ne sait que faire. Mais la responsabilité est-elle toute du football italien? C’est vrai, les clubs n’ont pas leur stade, les tifosi incivils (ceux qui utilisent le foot pour se défouler) sont trop nombreux. Les scandales rendent la situation plus difficile. Ce sont des problèmes à régler en Italie même si c’est beaucoup plus facile à écrire qu’à faire. Mais paradoxalement, il y a moins de dettes dans le Calcio! Le foot italien ne risque donc pas d’exploser car les clubs sont pointilleux sur leurs finances. Est-ce une bonne nouvelle? Qu’est-ce que cela signifie? Faut-il s’endetter pour rendre le « produit » plus attractif aux yeux du monde et donc des champions? Est-ce la solution au problème? Suivre les quelques fous à la tête des superpuissances et s’endetter juste pour essayer de rivaliser? Bof, ce système fonctionnerait seulement à court terme.
Barcelone, qui est la référence et qui a le centre de formation le plus envié du monde est prêt à dépenser 40M pour Sanchez (acheté 3M par l’Udinese) et 40M pour Fabregas qui faisait partie du club! Alors qui détruit le système? Les clubs italiens qui s’enfoncent parce qu’ils sont raisonnables? Ou ceux qui jouent avec les ressources financières comme au Monopoly? Avec des moins-values effrayantes (voir Ibra acheté 75M et revendu 24M un an plus tard et probablement Kakà)? Qui doit payer? Les clubs honnêtes qui tentent de survivre? Ou les monstres qui écrasent tout sur leur passage avec leur puissance économique illimitée? Où est la logique? Le foot européen ressemble de plus en plus à une jungle où la loi du plus fort règne en maitre. Néanmoins, les gros poissons aussi ont de gros problèmes financiers. Malheureusement, avec ce système et la situation actuelle, la Champions League reste une utopie, un trophée réservée à 2-3 équipes. Et ce n’est pas parce qu’ils ont de meilleurs dirigeants… ou juste parce que « les Anglais et les Espagnols sont plus fort que les Italiens ». Avec ce système malsain, mieux vaut viser l’objectif d’arriver à la seconde étoile avant l’inter. Le fair play financier ne changera pas grand chose. Milan peut donc seulement espérer que Berlusconi décide qu’il faut gagner la guerre avant 2014. C’est probablement le dernier espoir même si l’avenir du foot italien dépend malheureusement trop des politiques et d’une fédération qui a déjà prouvé son incapacité professionnelle et morale (pour utiliser des termes corrects).
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