Des tatamis au gouvernement en passant par le Palais Bourbon, David Douillet aura connu une ascension politique fulgurante dans la tradition des anciens sportifs de haut-niveau proches de l’ex-RPR. A défaut du ministère des sports dont il rêvait, l’ex-judoka se voit propulsé VRP de l’Elysée avec pour objectif de ramener dans ses filets, à l’aide de sa popularité, un maximum de voix de français de l’étranger tant pour les présidentielles que les législatives qui suivront.
David Douillet a appris avec Bernadette Chirac à compter les pièces jaunes. Ça tombe bien car à l’Elysée on a fait et refait les additions dans la perspective de 2012 et on en a conclu qu’il était impératif de mettre le paquet sur le million d’électeurs expatriés.
Si hier Paris valait bien une messe, les suffrages des français de l’étranger valent tout autant la création ex-nihilo d’un secrétariat d’État. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’il s’agit d’une opération de séduction d’un électorat stratégique qui s’est vu offrir sur un plateau pas moins de onze nouvelles circonscriptions pour les législatives de 2012. Un électorat qui éventuellement pourrait permettre de garder in extremis, par le biais de cette soudaine considération de la République, le Sénat dans l’escarcelle de la droite à l’issue des élections de septembre 2011.
Trois sénateurs socialistes représentant les Français de l’étranger – Richard Yung, Claudine Lepage et Monique Cerisier-Ben Guiga fustigent la nomination de David Douillet. Outre le fait qu’ils estiment que ce choix relève du « culte des vedettes », ils voient dans l’ancien sportif « l’agent électoral du président de la République auprès des Français de l’étranger ».
Une manœuvre cousue de fil blanc qualifiée par Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la République, de « pathétique et dérisoire ».
Par Henry Moreigne pour « la mouette »
Merci à Section du Parti socialiste de l'île de ré