Oscar 2011 du meilleur film étranger, au nez et à la barbe du merveilleux Incendies, Revenge est une dissertation sur les notions de vengeance et de pardon. Chaque personnage est là pour explorer une facette du problème. Les histoires qui s’entremêlent pourraient être passionnantes si elles n’étaient pas aussi didactiques.
Synopsis : Anton, médecin danois exerçant en Afrique, est séparé de sa femme, qui vit avec leur fils Elias. Celui-ci se fait brutaliser dans son collège jusqu’au jour où il rencontre Christian, un garçon renfermé qui ne se remet pas du décès de sa mère.
Les réponses s’enchaînent avec des histoires entremêlées qui explorent, chacune à leur tour, un aspect du problème. D’un côté, il semble que la vengeance soit parfois la seule manière de rendre justice, de ne pas laisser des salauds ou pire, des criminels, dans l’impunité. Propos très discutable mais qui mérite d’être développé. De l’autre, elle entraîne forcément un cercle vicieux qui mène au pire. Et puis, à l’opposé, il y a le pardon. Le film manque de subtilité en opposant un peu trop facilement ces notions, oubliant tout ce qu’il y a entre les deux. Ne pourrait-on pas, parfois, refuser le pardon comme la vengeance?
Tout se termine par une sorte de grande fête du pardon, pour Anton, pour Elias, pour Christian et pour Claus. C’est facile et décevant. Revenge est un film trop tourné vers sa démonstration. Chaque scène semble être un argument auquel la scène suivante répondra, à la manière d’une dissertation. On est déçu par l’application presque scolaire de Susanne Bier à défendre son propos, n’hésitant pas à remplir son film de longueurs. On est aussi déçu par la fin du film, qui étouffe sa force et ses questions, pourtant passionnantes. On est peut-être passé pas très loin d’un grand film.
Note : 4/10
Revenge (Titre original : Hævnen)
Un film de Susanne Bier avec Mikael Persbrandt, Trine Dyrholm et Ulrich Thomsen
Drame – Danemark – 1h53 – Sorti le 16 mars 2011
Oscar 2011 et Golden Globe 2011 du meilleur film étranger