Pierre Laurent au Meeting du Front de gauche place Stalingrad à Paris
Chers amis, chers camarades,
Quel lancement de campagne! Il est des signes qui ne trompent pas et ce soir, nous en avons un beau avec ce magnifique rassemblement.
Ce soir, quand je nous vois si nombreux, toutes et tous plein d'énergie, toutes et tous rassemblés, je vois un espoir qui se lève !
Dans tous les coins de la France que j'ai parcourus ces derniers mois, j'ai rencontré des femmes, des hommes, beaucoup de jeunes, qui résistent, qui se rebellent, qui arrachent des victoires comme les Conti cette semaine face à l'arbitraire du fichage ADN.
Des femmes, des hommes, beaucoup de jeunes, prêts à envahir le terrain politique pour ça change vraiment.
Ah, bien sûr, tout est fait pour les ignorer, minorer leurs actions, mais ils sont là et bien là !
Ce qu'ils veulent est très simple et très ambitieux à la fois : ils veulent que la gauche gagne en 2012 et ils veulent en être ! Ils veulent que cela soit leur victoire, pour que leur vie change vraiment.
Cet espoir, je l'ai senti grandir ces derniers jours. Partout où je me suis rendu depuis le vote des communistes faisant leur l'accord du Front de gauche, et la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle, on me l'a dit: « Merci, merci d'avoir fait le choix de l'espoir en unissant le Front de gauche ». Je veux féliciter tous les militants du Front de gauche, tous mes camarades communistes, merci à André Chassaigne d'avoir rendu possible cette entrée en campagne.
« Ce que vous venez de décider, m'ont dit tous ces gens, c'est une véritable bouffée d'oxygène ! »
Et de l'oxygène, notre pays, la France tous ceux qui y vivent et y travaillent en ont bien besoin !
Oui, ce soir, nous entrons en campagne, mes amis, mes camarades, pour chasser la droite, pour infliger à Nicolas Sarkozy une défaite à la mesure des souffrances, du mépris qu'il inflige depuis 4 ans à notre peuple.
En 2012, nous aurons vécu 5 ans sous ce régime ; et il est hors de question d'en reprendre pour 5 ans de plus ! La France ne s'en remettrait pas. Nous n'acceptons pas le saccage programmé que cela entraînerait.
Quand on voit ce que notre pays est devenu et combien notre peuple souffre, qui sait dans quel état serait la France si Sarkozy faisait un deuxième mandat !
Oh, bien sûr, la machine à promettre est repartie. « Il n'y aura pas de fermetures de classes en 2012 ! » De qui se moque-t-il ?
Nous savons bien que le traitement de choc infligé à la Grèce est devant nous avec le Pacte de l'euro+. Pour qui nous prennent-ils ?
Et puis il y a tout ce qu'ils ne diront jamais. N'oubliez pas que la réforme des retraites n'était pas au programme 2007 de Sarkozy. Eh bien, la casse de la Sécurité sociale, qui sera après 2012 son objectif central pour l'offrir sur un plateau aux banques et aux assurances, ne figurera pas au programme 2012 de Sarkozy.
Alors, oui, nous entrons en campagne pour dévoiler les mensonges permanents que va constituer la campagne de l'UMP. Le règne de Sarkozy est un accident de l'histoire, nous le renverrons d'où il n'aurait jamais dû sortir, les oubliettes de l'Ancien régime !
Nous entrons en campagne pour arracher cette page lamentable de notre vie politique !
Ce soir, nous entrons aussi en campagne, pour débarrasser la France du Front national, pour écarter du chemin le piège tendu par l'extrême droite et tous ceux qui veulent convaincre les salariés de la conversion sociale du Front national comme ils avaient réussi à maquiller Nicolas Sarkozy en candidat du travail en 2007.
Nous entrons en campagne pour démasquer cette imposture de l'extrême droite qui n'est qu'une béquille fabriquée pour sauver la droite en danger. Ah bien sûr, pour frapper plus insidieusement, pour faire plus mal, l'extrême droite s'adapte. L'antisémitisme brutal de Jean-Marie Le Pen fait place à la stigmatisation des musulmans de Marine Le Pen. La haine de classe trop visible du père fait place à l'antisyndicalisme plus subtil de la fille. Mais l'arme du crime reste la même : la division des travailleurs !
Dans le programme du FN, les privilèges du capital, ça n'existe pas.
Quand Marine Le Pen tape sur le système politique, c'est pour dénoncer et disqualifier la démocratie. Le FN, c'est la mauvaise herbe qui étouffe et asphyxie les travailleurs, qui veut les empêcher de s'unir et de se battre ensemble contre le capital.
Toutes celles et tous ceux qui perdent leur vie à la gagner ont besoin d'union contre les forces de l'argent ! Français, immigrés, même patron, même combat ! Et rien, ni personne, ne nous détournera de ce mot d'ordre qui a toujours été l'honneur de la classe ouvrière!
Contre le pouvoir des marchés financiers, contre ce gouvernement qui protège les riches et les privilégiés en puisant sa politique directement dans le programme du FN, nous bâtissons un mouvement populaire qui reprend son destin en main.
Notre pays a besoin de justice ! d'égalité, de liberté ! La fraternité et la solidarité des travailleurs, d''où qu'ils viennent, sont leur meilleure arme contre l'exploitation et la domination capitalistes. Nous ne laisserons pas le piège de la division se refermer sur la France, et ses travailleurs.
Oui,ce soir, nous entrons en campagne pour construire l'espoir. Venus de toutes les familles de la gauche , nous voulons la victoire ! Nous voulons en 2012 que la gauche gagne, qu'une politique de gauche à la hauteur des exigences de la situation, du moment historique, soit mise en œuvre. Et nous y mettrons toutes notre énergie, toute notre ardeur !
Nous en avons les forces – je le sais, je le vois, je le sens ! – il y a tant de femmes et d'hommes prêts à agir et quand ces forces, cette vitalité, cette créativité se rassemble, tout les possibles s'ouvrent !
Pensez à l'année qui vient de s'écouler. Qui imaginait, il y a un an, que les peuples tunisien et égyptien chasseraient du pouvoir leurs vieux dictateurs !
Qui imaginait, il y a un an, l'ampleur qu'allait prendre le mouvement social pour la défense de la retraite à 60 ans à taux plein !
Qui imaginait que face à l'Europe ultra-libérale et les politiques d'hyper austérité de leurs gouvernements, les Indignés espagnols envahiraient la Puerta del Sol pour dire : « Assez ! La politique c'est avec nous et c'est pour nous, pas pour les banques ! »
Qui imaginait que les Grecs résisteraient jusqu'à aujourd'hui au chantage des marchés, du FMI, de l'Union européenne réunis !
En une année, il peut se passer énormément de choses, moi, je vous l'assure, tout va changer d'ici avril 2012. Alors mes amis, mes camarades, est-ce que cela va changer avec les citoyens, avec les gens ou contre eux ? Voilà le défi. Le monde change sous nos yeux, à toute vitesse, en permanence, à nous de faire tourner la planète dans le bon sens.
Alors, oui, ce soir, nous entrons en campagne avec l'ambition de bousculer tous les scénarios établis. Nous entrons en campagne en lançant un défi au système politique dominant.
Nous, nous n'avons qu'un objectif, que le peuple entre en scène, qu'il ait droit au chapitre, que le débat politique porte sur ses attentes pas sur l'ordre du jour dicté par l'Elysée, et que le choix sur les solutions soit réellement ouvert, pas bordé d'avance par les discours dogmatiques qui opposent à toute solution novatrice les rengaines des conservateurs: « Ah, oui, mais c'est, dans le monde d'aujourd'hui, c'est pas possible! ».
Vous savez, cette rengaine qu'on nous sert à toutes les sauces : « une campagne citoyenne, collective? Ah oui, mais ça, dans une présidentielle, ce n'est pas possible! ». « Taxer les capitaux, les revenus financiers? Ah oui, mais ça, dans la mondialisation, ce n'est pas possible! ».
Nous, ce soir, nous entrons en campagne pour dire stop à ce hold-up démocratique permanent.
En démocratie, ceux qui fixent l'ordre du jour, ce sont les citoyens, et personne d'autre !
En 2004, messieurs les censeurs, nous ne vous avons pas écouté, et c'est nous qui avions raison. C'est vous qui avez gâché une belle occasion de repenser l'Europe.
Alors, aujourd'hui, à toutes les femmes, à tous les hommes qui se battent pour leur salaires, pour leur outil de travail, pour l'école de leur enfant, pour l'hôpital de leur ville, nous disons : « Ne vous laissez pas voler 2012 ! Entrez en campagne ! »
Ne vous laissez pas voler le débat politique : Prenez la parole! Prenez le pouvoir!
Nous voulons débattre d'ici le printemps prochain. Mais ce n'est pas de savoir si Sarkozy et Carla auront une fille ou garçon, mais si les femmes seules qui élèvent leur enfant, qui ont un salaire de misère seront enfin défendues et protégées par une société solidaire qui taxe les profits et les hauts salaires au lieu de taper sur les travailleurs pauvres en les traitant d'assistés !
Ce que nous voulons savoir, ce n'est pas comment DSK prépare sa défense, mais quand toutes les femmes de chambre du monde cesseront d'être harcelées par le sexisme dominant.
Ce qui compte, ce n'est pas de savoir si Madame Parisot est crédible quand elle barre la une du Parisien avec ce titre « Halte au sexisme », mais quand il sera mis fin aux écarts de salaires entre femmes et hommes !
Et vous les jeunes, qui, paraît-il, ne devez pas manifester pour les retraites, entrez en campagne avec le Front de gauche pour imposer votre droit à être respectés !
Ne vous laissez pas voler le débat sur les solutions, sur les idées, sur les propositions !
Ce qui doit être au cœur du débat n'est pas de savoir à quel degré réguler le capitalisme sans froisser les banquiers, la question est de savoir si nous aurons le cran de renverser leur pouvoir, si le peuple va pouvoir reprendre la main sur l'argent et les décisions !
Ce que nous voulons savoir, c'est si le Pacte de l'euro+ qui est une camisole condamnant à perpétuité les peuples européens à l'austérité, sera soumis à la ratification des Français.
Si la loi sur un autre financement des retraites que nous avons déposée à l'Assemblée sera enfin inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée et votée par une majorité de gauche.
Si un débat réel et pluraliste, dans lequel les salariés auront leur mot à dire, sera organisé sur l'avenir des politiques énergétiques, leur maitrise publique, sur l'arrêt de toutes les politiques de déréglementation.
Si nos propositions sur de nouveaux droits des travailleurs dans les entreprises sont effectivement mises à l'ordre du jour
Ne vous laissez pas voler la gauche ! Je les entends déjà ceux qui crient à la désunion. Nous comprenons ceux qui à gauche craignent de perdre en 2012 parce que la gauche n'aurait pas su s'unir.
Cette crainte, c'est parce que nous la partageons et que nous voulons à tout prix éviter ce désastre que nous disons : « S'unir oui, mille fois, mais à nous, à vous de décider sur quelles idées; pas à ceux qui nous confisquent le débat »
L'union, nous la voulons, c'est pour cela que nous développons le Front de gauche. L'union sur ce que les citoyens, les gens eux-mêmes, toutes ces femmes et hommes et tous ensemble, dans le débat, mettrons au premier rang des priorités de la gauche ! »
Mes amis, mes camarades,
Le Front de gauche qui entre en campagne est là pour donner de la force à la France qui crée, la France qui construit,
la France qui se bat, qui veut offrir un avenir à sa jeunesse, qui veut le respect au travail, un salaire décent, un toit sur la tête
cette France, notre France n'est pas dans les thinks tank prétentieux, ou dans les cabinets ministériels :
ce sont ces femmes et ces hommes, nos collègues, nos voisins, nos potes d'assoc, du syndicats ou d'enfance qui ne supportent plus que la politique se fasse sans eux et finalement contre eux !
Mettons-nous en tas : débattons, imaginons, décidons ensemble !
Partout, dans tout le pays, dans nos quartiers, nos entreprises, d'où que nous venions, quel que que soit notre engagement par ailleurs, nous pouvons ouvrir le chemin de l'espoir.
Avec le Front de gauche, toutes les femmes et les hommes disponibles, bourrés d'énergie et de talents, peuvent constituer la Fédération des espoirs qui fera gagner une gauche de combat en 2012, au service de notre peuple.
Alors, oui, à toutes et tous, dès ce soir, entrons en campagne et rendez-vous à la fête de l'Humanité les 16, 17 et 18 septembre prochains !
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