Finalement l’animateur TV n’aura pas convaincu les intégristes de la couche d’ozone lors de leur primaire écologiste, c’est Eva Joly qui a emporté les suffrages et qui représentera son partie, EEVL Europe Ecologie-Les Verts, à la présidentielle. Exit Nicolas Hulot, sympathique et populaire mais pas assez doctrinaire et politique aux yeux des caciques du parti écolo.
Reste à Martine Aubry, mollement déclarée, à emporter la primaire socialiste, et avec Marine Le Pen, présidente de l’extrême droite, nous aurons un combat de catch féminin pour cet enjeu électoral, un crêpage de chignons assuré où les surenchères verbales vont voleter en sourdine et les coups être portés en catimini.
On peut se féliciter d’une telle féminisation du poste suprême, un bienfait pour l’égalité, mais à y regarder de près, nous avons de quoi nous inquiéter. Ces trois personnages (des bêtes politiques ?) portent des idées radicalement différentes en apparence, pourtant, elles font sonner les mêmes trompettes du fanatisme. Entre le vert, le rouge et le noir, entre le totalitarisme écologiste, l’archaïsme socialiste et l’absolutisme fasciste, nous risquons de naviguer dans des eaux nauséeuses. Dans ce pédiluve aux ambitions, la France est menacée de faire un grand bond en arrière dès la fin du mois de mai 2012 tant les programmes esquissés fleurent le réac ranci d’une vieille garde déjà vue et trop vue.
Alors face à un tel « horror colors show », la tentation est grande de voter blanc, couleur de la paix, du calme, de la tempérance. Couleur spectrale aussi, car dans nos démocraties fatiguées, le vote blanc n’est toujours comptabilisé, réduit à un suaire que les politiciens et politiciennes préfèrent fouler du pied par crainte de perdre leurs prébendes…