La mort de Benazir Bhutto a laissé un grand vide dans la vie politique du Pakistan. Le Parti de Peuple Pakistanais qu’elle a dirigé depuis la mort de son père est l’un des piliers du fonctionnement démocratique de dernier. Violemment décapitée, la formation a pour le moment trouvé une solution en la personne du fils de l’ancienne dirigeante. Pourtant, Bilawal Zardari est loin d’être le candidat idéal. Encore étudiant, très jeune, ses priorités sont bien éloignées des ambitions qu’on forme déjà pour lui. Pour pallier ses faiblesses, une direction tricéphale a été mise en place. Son père et un autre partisan Makhdoom Fahim lui apporteront leur soutien. Beaucoup s’interrogent déjà sur l’avenir de celle-ci et sur celui du PPP, qui se retrouve orphelin des Bhutto, pour la première fois depuis sa création en 1967.
C’est encore un tout jeune homme. Il a eu 19 ans en septembre 2007.
Il a un visage d’enfant marqué par le chagrin. On le sent perdu au milieu de la foule. Sur les images de CNN-IBN, Bilawal Zardari est vêtu d’une shalwar-kameez noire, la tenue traditionnelle des hommes du Pakistan. Il vient juste d’accompagner la dépouille de sa mère dans le caveau familial de Larkana, le berceau de la famille de Benazir Bhutto. Dans quelques heures, son destin va basculer.
Le dimanche 30 décembre, Bilawal a retrouvé son calme et paraît plus sûr de lui. Il vient tout juste d’être désigné Président du Parti du Peuple Pakistanais. Cette formation politique, la plus importante du pays, a été fondée par son grand-père Zulfikar Ali Bhutto à la fin des années 60. C’est sa propre mère, Benazir, qui prendra sa succession à sa tête et occupera à deux reprises les fonctions de Premier Ministre, en 1988 et en 1993.
Tout ce qui tourne autour du PPP est observé à la loupe au Pakistan. Le pays ne saurait se passer du parti. «C’est un patrimoine national » a écrit Nawaz Sharif, dirigeant de la Pakistan Muslim League (PML) et longtemps adversaire politique de Benazir Bhutto. Au-delà de la simple rhétorique tacticienne de l’ex-Premier Ministre, il y a un fond de vérité dans ses propos. C’est aujourd’hui la seule formation qui parvient à rassembler un électorat originaire des quatre provinces alors que la plupart des autres formations sont principalement des partis régionaux.
(à suivre)