02 - 07
2011
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Pitch.
Un espion américain se fait passer pour un trafiquant de drogue pour acheter, à la place de la mafia italienne, une importante récolte d'opium. Sur le trajet du retour, son convoi est attaqué, il est abattu...
Drôle de film qui trouve l'explication aux points d'interrogation qu'il suscite en regardant ensuite le bonus du DVD "Opération ONU". Car ce film est une commande de l'ONU qui avait décidé de promouvoir ses différents secteurs d'activité dont la lutte contre le trafic de drogue. Au départ, un projet de téléfilm mais le réalisateur Terence Young voit plus grand à partir d'un scénario de Ian Flemming, ou plutôt une idée qu'il avait eu dans un livre de tracer un trafic de diamants ("Les Contrebandiers du diamant") en les rendant radioactifs, un principe ici appliqué à la drogue (le scénario sera développé ensuite par un autre). Pour l'aider, un casting de stars qui acceptent de jouer gratis pour un film pédagogique de prévention de la toxicomanie : Yul Brynner, Rita Hayworth, Marcello Mastroianni, Angie Dickinson, Trevor Howard, Omar Sharif, etc... le tout avec l'aide du Shah d'Iran...
photo Carlotta
L'agent secret Benson se rend dans le désert iranien convaincre le chef d'une tribu de lui vendre sa récolte d'opium qu'il a déjà promise à ses clients habituels de la mafia italienne. Sur le chemin du retour, Benson tombe dans une embuscade et est abattu. A l'ONU, on dépêche deux agents secrets, un américain et un anglais, pour ne pas louper la récolte suivante... Mais cette fois-ci, l'objectif est plus tordu, laisser la mafia emporter la cargaison du désert iranien en Italie, opium qu'on aura auparavant rendu radioactif de manière à suivre le trajet des truands avec un compteur Geiger. Il s'en suit quantités de péripéties. A l'hôtel chic de Téhéran, les deux agents tombent sur la fausse veuve de Benson qui disparaît. A Naples, un marchand de pâtes, sous-traitant des dealers, est assassiné, le commissaire de police est joué par Mastronianni avec une teinture de cheveux roux qui n'a rien à envier au brushing lissé d'Omar Sharif qui joue, lui, un médecin de l'ONU.
photo Carlotta
Mais certaines scènes paraissent bien moralisatrices comme cette visite dans une prison italienne ou les toxicomanes sont montrés comme des bêtes fauves hurlant leur manque, images qui tranchent avec le reste du film plutôt dans la veine d'un James Bond des années 60. Idem pour un monologue d'un des agents secrets sur son frère ancien grand sportif détruit pas la drogue, un discours à une strip-teaseuse lui conseillant une cure de désintoxication (elle sera tuée dans la foulée). On sent bien que le film est sous-tendu par quelques leçons de morale et prévention dissiménées dans le récit un peu comme l'opium est marqué mais les scènes d'action reprennent vite. D'autant que le dernier quart du film frappe fort, n'hésitant pas à liquider un de ses héros, nous entraînant sur le yacht du dangereux Serge Marko, le grand trafiquant dont la femme (Rita Hayworth) est elle-même complètement droguée, hébétée, puis dans le mythique Train bleu. Un film un peu bancal, donc, mais sympa à regarder.
photo Carlotta (à g)
"Opération opium". DVD Carlotta. Sortie 12 juillet 2011.
Bonus "Opération ONU" (16')
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Mots-clés : CinéDVD, cinéclassic, cinéma américain, Opération opium, Poppies Are Also Flowers