Magazine Cinéma
Besoin de faire corps avec la caméra. Faire corps avec la caméra, avec la réalité que l'on capture, enregistre. Le Canon 5D avec tout son attirail pour en faire une caméra en général et une épaulière en particulier est loin de ce désir. Avec ces dispositifs plus ou moins sophistiqués ou hors de prix (Zacuto ayant la palme des prix astronomiques pour de la quincaillerie en l'aluminium anodisé), au mieux diminue cette impression, au pire l'accentue. En aucun cas on fait corps. Il y a cette distance entre le corps et la caméra qui se reflète dans la difficulté d'être proche de ce que l'on filme. Nous sommes dans le lointain. La distance. Une absence d'engagement. Une superficialité. Nous sommes en surface du réel. On capte la réalité sans la partager. Sans l'appréhender. Nous sommes spectateur de ce que nous filmons.Je rêve d'une camera d'épaule légère, une sorte de super 16 mm numérique. La A-cam dII de Ikonoskop semble se rapprocher de désir, mais sa sortie est toujours annoncée sans réellement s'effectuer. Et puis son format RAW DNG semble avoir été choisi plus par une contrainte industrielle (très peu d'électronique embarquée ) que par une réelle conviction : faire un workflow aussi léger que la caméra. Pour moi la capture logarithmique serait la solution la plus efficiente en terme de workflow (pas de debayerisation dynamique) et de qualité (gestion des basses lumières) Il y a bien les cameras vidéo broadcast 2/3" (donc plus petit que le S 16mm) mais elles restent lourdes, trop électroniques, peu maniables. Une solution pourrait être le magasin numérique de P+S Technick pour les Ariflex 16 mm SR III, mais il a un capteur 2/3. Non. Il faudrait une Aaton A minima numérique, une D Minima, pour retrouver cette sensation de faire corps un avec ce que l'on filme. De retrouver cette osmose avec l'outil, d'être unis avec elle. La caméra.