Imaginez que vous êtes administrateur d’une structure de l’État. Vous gérez les entrées et les sorties d’argent dans un hôpital, un bureau départemental ou communal. Vous recevez des différents bailleurs/ONG qui dépensent de l’argent dans votre structure des sommes d’argent plus ou moins substantielles. Chose certaine, vous en recevez davantage et de manière plus régulière que ce que vous recevez de votre propre État, mais ça, c’est une autre histoire. Donc, chacun de ces bailleurs/ONG vous achemine de l’argent et les outils pour assurer une reddition de compte habituelle. Cet argent qui vient de X doit servir à acheter du carburant pour faire des supervisions pour une projet qui concerne l’épidémie de Y. Merci de ne pas utiliser ce carburant pour autres chose et surtout, n’ayez pas la bonne idée de jumeler cette supervision pour l’épidémie de Y avec le transport de matériel pour le projet W ou une autre supervision pour l’épidémie de Z. Ceux qui financent W et Z ont déjà donné les sommes nécessaires à l’achat du carburant, ça pourrait tout mélanger. J’espère que je suis clair !! Revenons donc à notre administrateur qui doit gérer toutes ces entrées d’argent et en assurer une utilisation judicieuse, le terme judicieux étant défini ici par la régulation comptable propre à chacun des différents bailleurs/ONG. Chaque bailleur/ONG arrive avec ces formulaires et ces échéances de reddition de compte. Le comptable qui doit gérer ces dizaines, vingtaines ou trentaines d’entrées, de formulaires et d’échéanciers de reddition de compte développe quelques petits problèmes de concentration avec les semaines qui passent. Tet chaje comme on dit ici, surtout quand on regarde les conditions effectives de travail et les compétences du personnel. Le bailleur/ONG n’ayant donc pas souvent ses rapports dans le délai et dans la forme attendu, il décide d’installer son propre comptable dans votre structure pour régler « son » problème de reddition de compte. On retrouve donc des structures de l’État où cohabitent 3, 4, 7 ou 8 comptables tous issus de bailleurs/ONG différents. Ils relèvent de qui ? Je vous laisse deviner !! Vous êtes un ou une imbécile (ou tata en québécois) si vous vous posez les questions suivantes : « Les bailleurs/ONG ne devraient-ils pas offrir une plus grande flexibilité dans l’utilisation des ressources afin d’éviter les duplications, les triplications, les quadriplications, … ? » ; « Aurait-il été plus pertinent que les bailleurs/ONG s’entendent sur des outils et des échéanciers communs de reddition de compte et qu’ils renforcent le partenaire haïtien dans ses capacités de de gestion de ces montants ? » Je me sens toujours bien quand je comprends que je ne suis pas seul à être un imbécile !!
Imaginez que vous êtes administrateur d’une structure de l’État. Vous gérez les entrées et les sorties d’argent dans un hôpital, un bureau départemental ou communal. Vous recevez des différents bailleurs/ONG qui dépensent de l’argent dans votre structure des sommes d’argent plus ou moins substantielles. Chose certaine, vous en recevez davantage et de manière plus régulière que ce que vous recevez de votre propre État, mais ça, c’est une autre histoire. Donc, chacun de ces bailleurs/ONG vous achemine de l’argent et les outils pour assurer une reddition de compte habituelle. Cet argent qui vient de X doit servir à acheter du carburant pour faire des supervisions pour une projet qui concerne l’épidémie de Y. Merci de ne pas utiliser ce carburant pour autres chose et surtout, n’ayez pas la bonne idée de jumeler cette supervision pour l’épidémie de Y avec le transport de matériel pour le projet W ou une autre supervision pour l’épidémie de Z. Ceux qui financent W et Z ont déjà donné les sommes nécessaires à l’achat du carburant, ça pourrait tout mélanger. J’espère que je suis clair !! Revenons donc à notre administrateur qui doit gérer toutes ces entrées d’argent et en assurer une utilisation judicieuse, le terme judicieux étant défini ici par la régulation comptable propre à chacun des différents bailleurs/ONG. Chaque bailleur/ONG arrive avec ces formulaires et ces échéances de reddition de compte. Le comptable qui doit gérer ces dizaines, vingtaines ou trentaines d’entrées, de formulaires et d’échéanciers de reddition de compte développe quelques petits problèmes de concentration avec les semaines qui passent. Tet chaje comme on dit ici, surtout quand on regarde les conditions effectives de travail et les compétences du personnel. Le bailleur/ONG n’ayant donc pas souvent ses rapports dans le délai et dans la forme attendu, il décide d’installer son propre comptable dans votre structure pour régler « son » problème de reddition de compte. On retrouve donc des structures de l’État où cohabitent 3, 4, 7 ou 8 comptables tous issus de bailleurs/ONG différents. Ils relèvent de qui ? Je vous laisse deviner !! Vous êtes un ou une imbécile (ou tata en québécois) si vous vous posez les questions suivantes : « Les bailleurs/ONG ne devraient-ils pas offrir une plus grande flexibilité dans l’utilisation des ressources afin d’éviter les duplications, les triplications, les quadriplications, … ? » ; « Aurait-il été plus pertinent que les bailleurs/ONG s’entendent sur des outils et des échéanciers communs de reddition de compte et qu’ils renforcent le partenaire haïtien dans ses capacités de de gestion de ces montants ? » Je me sens toujours bien quand je comprends que je ne suis pas seul à être un imbécile !!