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Mea Culpa, ou les remords sans fin

Par Etrangere
Je pense que l'on se retrouve, au moins un jour de sa vie, confronté à une énorme faute, et à un énorme regret. C'est mon cas aujourd'hui. 
Le linge sale se lave en famille, aussi je comprendrais que certains n'aient pas envie de lire ce qui suit. Néanmoins, songez que vous vous retrouverez tous un jour dans ce cas, à moins d'être des saints. Ou peut-être suis-je simplement moi-même un démon pire que les autres... 
On se rend rarement compte, sur le coup, du poids de chacune de nos paroles et de chacun de nos mots. La plupart du temps, ce n'est à nos yeux guère plus qu'un ruisselement, vide de sens hormis un certain contexte, rien de plus que des sons en l'air et des images abjectes qui nous traversent l'esprit, et finissent par se muer en un cauchemar pour les personnes concernées par notre côté persifleur et inconscient. C'est ce que je dois déplorer, aujourd'hui, de ma personne. Et surtout du destinataire de ces mots, proche parmi les proches, qui ne devrait en aucun cas les prendre à coeur. 

Facile à dire pour cette personne ; dur à faire. Pardonner, mais ne pas oublier, quel courage déjà ! Et à l'autre, le traître, la terrible conscience de savoir que l'on a blessé, bien plus profondément que ce que l'on avait prévu, de manière bestiale et vile, et pire que tout, IRRÉVOCABLE. Les mots ne suffisent plus dès lors, et ils en ont déjà bien trop fait. je ne vais pas me justifier, cela n'en vaut pas la peine. Rousseau écrivit un jour : "Je suis esclave par mes vices et libre par mes remords."Si seulement il avait raison... 

Pis encore, je n'ai jamais vraiment pris le temps de dire à la personne concernée à quelle point je la trouvais brillante et belle, merveilleusement gentille à n'en point douter, tout aussi indubitablement vouée à un avenir radieux et à la mesure des mille bontés dont elle a fait preuve à à mon égard. Et que je lui ai renvoyées sous forme d'une ingratitude sans nom. 

Mea Culpa, ou les remords sans fin

Oreste persécuté par les Erinyes, William Adolphe Bougereau, 1862,


Si vous avez eu la chance de ne jamais commettre pareille affront et outrage, heureux êtes-vous. Je devrais constamment garder à l'esprit qu'à chaque fois que je parle, je m'adresse à un Autre doublé de sentiments, bien plus forts que les miens. Je devrais toujours voir un Homme en lui, pas un jouet, pas une sinécure, pas un être que l'on se doit écraser d'un revers de main.

Je dirais juste que les "Je suis désolée" qu'alors tout un chacun profère, la victime ne devrait même pas avoir à les considérer. 

Mais désolée, je le suis sincèrement. 

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