Un parcours politique de 40 ans, dédié au service de la Tunisie et de sa souveraineté. Jamais au service des personnes.
Limogé à 3 reprises pour son opposition à la corruption.
Son bilan financier témoigne de son intégrité : aucun enrichissement personnel
Retour sur le bilan politique et financier de cet homme d'état durant ces 40 années.
Né le 07 décembre 1943 à Sfax, issu d'une famille modeste de 5 enfants, de père agriculteur et de mère au foyer. il passe une enfance partagée entre la culture des oliviers de son père et sa longue marche quotidienne dans les chemins de terre jusqu’à l’école publique.
Il a la fierté d’intégrer la première promotion de l’ENA (École Nationale de l’administration à Tunis) après une maitrise de Sciences Économiques (Faculté de Droit et des Sciences Économiques à Tunis).
40 ans de carrière, de Bourguiba à Ben Ali
1972- Attaché de cabinet - Ministère Intérieur
(1972-1973) Abdallah Kallel est nommé attaché de cabinet au ministère de l’Intérieur. (1973-1974) il suit son ministre Hédi Khfecha, alors ministre de l'équipement, en conservant la même fonction.1974 - Chef de Cabinet. Ministère de la défense
(1974-1980) Il est Chef de cabinet du ministre de la Défense avec Abdallah Farhat comme ministre ensuite avec Rachid SfarMarché de Camions Majeurus Allemands
En 1978, Abdallah Kallel est en charge de négocier des camions de marque Majeurus Allemands. Kallel a exigé que la cagnotte, très alléchante, qui lui était proposée personnellement, soit transformée en un don d’une centaine de voitures Audi 80 et 100 au profit du ministère. Certaines de ces voitures circulent encore et beaucoup de généraux de l'armée sont au courant de ces faits.
Abdallah KALLEL est limogé et passe 13 mois à la maison pour s’être opposé à la corruption
En 1980, l’histoire recommence lors d'un second marché d’achat de camions blindés de transport de troupes. Des proches du pouvoir se sont manifestés pour toucher les commissions d'armement en présentant un fournisseur Brésilien. Abdallah Kallel a mandaté des commissions (technique et financière) présidées par deux colonels de l’armée. Cette commission a jugé le matériel non-conforme et de mauvaise qualité. Abdallah Kallel informe les Brésiliens qu’il ne donne pas suite au marché. Quelques jours plus tard, son ministre Rachid Sfar reçoit l’ordre de le renvoyer. Il refuse. Quelques semaines plus tard, Rachid Sfar et Abdallah Kallel sont limogés.(Cf_Article_intégrité_financière) Il passe alors plus d'un an à la maison, sans fonctions. Il enseigne alors quelques cours à l'ENA (DG Ali Slim).
En 1978 : Désigné Président de la délégation tunisienne à la commission mixte Tunisio-Algérienne chargée du dossier Frontière
En 1981, Iloccupe le poste de PDG de la société tunisienne de choux à Téla dans le centre ouest du pays, société étatique en difficulté qu’il redresse, puis il est nommé PDG de la société Bâtiment en 1986
Le 07 Novembre 1987Contrairement à ce que certains laissent entendre, Abdallah Kallel n’a pas participé à cette opération et n'était pas informé. En appui de cette affirmation, les deux éléments suivants:
1986 - Secrétai
1 - Les participants à cette opération ont été promus dès le lendemain, l’un nommé premier ministre et l’autre ministre d’état ainsi que d’autres promotions. Pour Kallel, il avais été simplement muté du ministère de l’intérieur à la présidence en conservant la même fonction de secrétaire d’état.2- L’article rédigé par M. Farhat Guerira, à la demande du président déchu au magazine ‘L’express’, en réponse à l’interview accorée au Maître Béji Kaied Essebsi relative à son ouvrage. M. Grira a décrit en particulier le rôle de chacune des personnes concernées. Pour Kallel, il a dit ce qui suit : « pour le cas très controversé de M. Kallel, sa relation avec Ben Ali remonte à leur brêve rencontre au ministère de la défense où M. Kallel était chef de cabinet civil. C’est pour cela qu’il a fait appel à lui dans de hautes fonctions ». M. Guerira a adressé une copie de ce travail à plusieurs personnalités.
Sous Ben Ali, Abdallah Kallel gravit progressivement les échelons avant de devenir ministre en 1989.
1988 - Secrétaire Général - Défense
Ministère de la défense nationale(1988-1989), Abdallah Kallel est nommé secrétaire général au ministère de la défense Nationale.
1989 - Ministre de la Défense Nationale
(1989-1991)Ministre de la Défense Nationale1991- 1995, Dans un contexte de montée des violences et de l'islamisme, Abdallah Kallel remplace le général Abdelhamid Echikh au ministère de l'intérieur
1991 - Ministre de l'intérieur
Le 17 février 1991, jour où deux gardes sont brulés vifs par des extrémistes à Bab Souika au centre de Tunis, Abdallah Kallel est nommé ministre de l'intérieur.Le contexte sécuritaire est délicat avec une escalade des violences contre des civils , des touristes et des symboles de l’état (maison du parti, policiers), de l’instabilité en Algérie, des dépôts d’armes démasqués et des tentatives de coups d’état.
Pourquoi Abdallah Kallel à l’intérieur ?
1992 - Ministre de l'intéieur
Abdallah Kallel, un haut cadre administratif n’ayant jamais travaillé avant dans la sécurité ou les renseignements, est nommé dans ce contexte critique.A l'époque, le ministre de l’intérieur était le général A.Hamid ElCheikh camarade de longue date de Ben Ali. Ce que beaucoup n'ont pas remarqué, c'est que Ben Ali a démis un militaire au grade de général pour le remplacer par un cadre administratif. Et ceci, afin de piloter lui-même les services de sécurité directement.D’ailleurs, la nomination de A.Kallel a été concomitante avec la nomination d'un certain nombre de cadres à des postes stratégiques dans les services de sécurité. Ben Ali était en contact direct avec eux et avec d'autres qu’il avait lui-même nommé lorsqu'il était ministre de l'Intérieur. Le ministre est court-circuité et apprends souvent les décisions présidentielles des services de sécurité.Un journaliste connu, Jean Pierre Séreni, a confirmé ceci récemment dans Le Monde Diplomatique du 04 avril 2011 avec preuve et détail (« Quelle police après Ben Ali » http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-04-01-Tunisie).
Les années 90 fussent marquées par de douloureux abus de répression et de torture.
Mais d’après les rapports des organisations internationales des droits de l'homme, ces pratiques existent depuis des dizaines d’années, et se sont aggravées dès début 1987, pour atteindre leur apogée dans les années 2005-2010.
Mohamed Jegham
Déclaration de Mohamed JEGHAM, ancien ministre de Ben Ali sur la TortureDix ministres de l’intérieur se sont succédé sous Ben Ali et le système de sécurité est de mal en pis.
Mohamed JEGHAM, ministre de l'intérieur de 1995 à 1997 a déclaré : « Ben Ali était le ministre de l'Intérieur pendant 23 ans et c’est le seul ministère qu’il ne souhaitait pas voir lui échapper ».
Il confirme ce point dans son interview pour Elchourouk du 16 avril 2011: « Ben Ali était le ministre de l'Intérieur pendant 23 ans et c’est le seul ministère qu’il ne souhaitait pas voir lui échapper...et quand il m'a attribué le portefeuille de l'Intérieur, le directeur général de la sécurité Sériati, et le secrétaire d'état chargé de la sécurité nationale Mohamed Ali Guanzoui étaient en contact direct avec la présidence… Les responsables de la torture ne demandaient pas mon autorisation... Il était aussi impossible de fermer les cellules de torture, ce dossier était géré par Ben Ali personnellement et il me demandait de ne pas intervenir ».
1996 - Ministre de la défense
(1995-1996) Abdallah Kallel est nommé conseiller auprès de la présidence de la république(1996-1997)ministre de la défense nationale
1998 - Ministre de la Justice
(1997-1999) Ministre de la JusticeLe 21 janvier 1997, Abdallah Kallel est nommé ministre de la justice. Il y a réalisé de nombreuses réformes, comme l'informatisation, le renforcement des greffiers des tribunaux et la préparation de deux codes, celui des sociétés commerciales et celui du droit international privé.Il a réussi à réunir les financements pour construire la cour d'appel de Tunis, l'Institut supérieur de la magistrature et la Cour de l'Ariana ainsi que la création de la cour d'appel de Bizerte et de Nabeul.Il a systématiquement refusé d'intervenir sans raison légale, dans le travail des juges. Et ce comportement est justement à l'origine de sa mutation vers le ministère de l'Intérieur de nouveau le 17 Novembre 1999.
L’affaire Chiboub au ministère de la justice En 1999
S.Chiboub - Gendre de Ben Ali
Garde des sceaux, un gendre puissant de Ben Ali vient le voir en compagnie d'un homme d'affaire pour aggraver la peine d'un de ses employés, ayant écopé de un an et demi de prison en premier jugement. Après le départ des deux personnes de son bureau, Kallel demande au procureur Thaher Montasser, présent lors de la réunion, d'appliquer strictement la loi.Et ainsi fut fait, et la peine (1.5 ans de prison) est inchangée en appel. S.Chiboub s’adresse à A.Kallel avec des menaces et des intimidations. Quelques jours après, il est muté au ministère de l'Intérieur (17 novembre 1999), et le procès est rejugé en cassation, avec une peine de 6 ans pour l’accusé.
2000 - Ministre de l'intérieur
(17/11/1999-24/01/2001) Ministère de l'intérieurSuite à son conflit avec S.Chiboub, gendre puissant de Ben Ali, A.Kallel est muté au ministère de l'intérieur en 1999.
Durant ces deux passages au ministère de l'intérieur, Abdallah KALLEL a engagé plusieurs actions de réformes et modernisation de l'administration centrale et régionale. On peut en citer :
1993 - Ministre de l'intérieur
- L'informatisation à outrance
- Création de l'hôpital des forces de sécurité intérieures
- Création du centre de formation et recyclage des agents et cadres de l'administration
- Réorganisation des services des gouvernorats et création de la fonction de secrétaire général de délégation
- Création du gouvernorat de Mannouba.
Cette période, beaucoup plus calme sur le plan sécuritaire, s'est par contre caractérisée par la percée des familles Ben Ali et Trabelsi.Il subit alors la pression croissante de cette famille avec maints allers et retours demandant des autorisations pour, entre autres, des autorisations de commercialisation des boissons alcoolisées, à des fins mercantiles. Kallel prétexte la proximité avec une école, une mosquée etc. Mais la pression est intenable et il finit par être muté environ 1 an après sa nomination, le 25 janvier 2001.
Abdallah Kallel "démissionne" et quitte le gouvernement (janvier 2001)
2001 - Ministre de l'intérieur
En 2001, après des désaccords chroniques avec la famille de Ben Ali, il démissionne. S’en suit une traversée du désert de 3 ans (cf. détails ci-dessous). Il n’est plus jamais membre du gouvernement après ce violent incident. En 2004 il est nommé président du conseil économique et social puis en 2005, il est élu président de la chambre des conseillers (2005-2011).
Le 25 janvier 2001, le premier ministre M. GHANNOUCHI l’appelle sur ordre de Ben Alipour lui annoncer sa nomination à la Santé.
Abdallah Kallel et Mohamed Ghannouchi
A.Kallel refuse de continuer dans le gouvernement en argumentant sa décision.A trois reprises M. Ghannouchi le rappelle pour l’en dissuader et le prévenir des conséquences, en vain.
A.Kallel décline sa nomination au ministère de la santé et quitte le gouvernement.
Le journal officiel à cette date mentionne bien le remaniement sans aucune fonction pour A.Kallel.
La plainte en Suisse, classée sans suite - février 2001 - et la diffamation qui en découle
Kallel quitte donc le gouvernement définitivement le 25 janvier 2001. Un malaise survenu quelques temps après… nécessitant une opération du cœur en Suisse (à 57 ans !). Il passe une semaine à l’hôpital à Genève, sans fonction, et cela déclenche une plainte précipitée à son encontre. Derrière cette plainte, un exilé à la tête d’un parti d’opposition au régime de Ben Ali. Il mobilise l’aide et l’appui d’associations de droit de l’homme. La plainte pourtant sans charge directe contre Kallel, est retenue, mais elle est classée sans suite par le tribunal initial, en appel et en cassation. En 2004 la plainte est déposée de nouveau pour compensation financière contre la Tunisie et Mr Kallel, mais le tribunal se déclare incompétent Détails sur http://www.trial-ch.org, le site de l’association qui a aidé à porter plainte.La colère de Ben Ali : 3 ans de traversée du désert sous surveillance étroite et filature En février 2001, convalescent d’une opération lourde de 8 heures, avec circulation extra corporelle, Kallel rentre à Tunis. Il trouve sa maison fouillée. La porte de son bureau forcée. La police politique siège devant sa maison jour et nuit.
Abdallah KALLEL essuie la colère de Ben Ali. Il a pour ordre de rester à la maison. Il y passe 3 ans. Ben Ali lui laisse la trésorerie du parti. Pourquoi ? Connaissant l’intégrité de A.Kallel, il est sûr que « sa » trésorerie est à l’abri de tout genre de convoitises.Depuis 2001, il a la police devant sa maison malgré lui, avec écoutes, fouilles, filatures et intimidations : Kallel engage une garde personnelle, construit même un abri dans son jardin, et demande aux responsables de la sécurité au ministère de l’Intérieur de rappeler leur surveillance. Ils refusent. Kallel est épié, à l’écart des proches du pouvoir. Il est indésirable par les membres de la famille BAT. Ses déplacements privés et familiaux sont suivis, même les dimanches et jours de fête. Son fils subit des intimidations et fouilles (détails ci-après) ... 10 ans à l’écart du cercle proche de Ben Ali et des cercles d’influence
De 2001 à 2011, il n’a pas siégé ni en conseil des ministres ni, en comité interministériel et ne rencontre Ben Ali qu'annuellement, jamais en tête à tête. Il est écarté du cercle proche de Ben Ali et de sa femme, en froid avec les familles Ben Ali et Trabelsi jusqu’à être exclu de leurs soirées et fêtes officielles même quand il y a 3000 invités et que toute la classe politique y est (mariage organisé par Hédi Jilani au Palais des congrès). Pourquoi ? Parce qu’il a osé s’opposer à leurs intérêts, qu’il ne s’est jamais compromis dans une quelconque affaire avec eux. Ils savent qu’il ne leur est d’aucune utilité.
En 2004, un poste consultatif à l’écart des pressions de l’exécutif
2004 - Président Conseil Économique et social
En 2004, il devient président du conseil économique et social, après 3 ans d’inactivité usante. S’il accepte, c’est d’une part pour la sécurité de sa famille, et d’autre part pour continuer à servir son pays mettant en œuvre ses compétences économiques. Et puis ce poste consultatif est en dehors du gouvernement, est loin du pouvoir et donc loin des demandes illégales. Et malgré cela, les surveillances, filatures et écoutes ne s’arrêtent pas, mais s’aggravent pour toucher des membres de la famille. Le fils de Kallel subit des intimidations directes et menaçantes de la police politique qui lui rendent visite à son lieu travail avec de faux prétextes devant ses employés (avec enregistrement sonore disponible). Il subit des contrôles zélés des ursaff, perd ses bagages à l’aéroport à 6 reprises...2007 - Président Chambre des conseillers
(2005-2011), La chambre des conseillers est crée. A.Kallel y est nommé puis élu président.En réalité, ce poste était destiné à une tierce personne refusée par les membres de la chambre, lesquels ont fait savoir à Ben Ali qu’ils refuseront de l’élire président, invoquant notamment des critères de régionalisme...Ben Ali disposait de quelques jours pour trouver une personne faisant consensus parmi les membres de la chambre. Il a trouvé Kallel.
Bilan financier de Abdallah Kallel Après ces 40 années: Liste de ses biens Abdallah Kallel a refusé les offres de largesse durant sa carrière et jusqu’à très récemment. La preuve est visible et nue au vus de tous : il n’a pas d’enrichissement illicite. Les biens de Abdallah Kallel acquis après 1987,conjointement avec sa femme pour certains, se résument à :* Une résidence principale et une résidence secondaire (factures, reçus et relevés de comptes prouvant toutes les étapes d'acquisition et de construction).* Un investissement locatif ( appartement s+2 réglé sur 3 tranches chèques et traites à l’appui).
La vente de biens mobiliers détenus avant 1987, son salaire, son héritage, ses revenus locatifs, les revenus de sa femme et son héritage ainsi que leurs épargnes leurs ont permis l’acquisition de ces biens en toute légalité.Ces acquisitions se sont fait progressivement dans le temps (plus de 10 ans séparent les 2 constructions) et sont le fruit d’une vie d’économie et de travail honnête du couple.Ces biens ainsi que l'héritage de son père, agriculteur décédé en 2004, sont aujourd'hui confisqués par un décret-loi bafouant la constitution, le droit à la propriété et la convention internationale ratifiée par la Tunisie en 2003.Ni lui ni sa famille ne sont à la tête d'un quelconque empire. Sa femme, professeur de mathématiques, est à la retraite, ses enfants vivent de leur seul et unique travail d'ingénieurs et médecin, grâce à leurs compétences et diplômes.Ses enfants ont toujours été brillants dans les études, soutenus inconditionnellement par le couple. Deux de ses enfants ont étudié à l’étranger et réussi à intégrer les grandes écoles d’ingénieur et le troisième est médecin spécialiste en Tunisie.Ni lui ni sa famille n’est compromis dans une quelconque relation quelle qu’elle soit avec les familles Ben Ali et Trabelsi ou des proches du pouvoir ou toute tierce personne.