Peter Knapp, présenté à la MEP jusqu’au 30 Mars, est un photographe protéiforme: si ses photographies de mode, présentées dans la Vitrine en bas, ne m’ont guère passionné, j’ai par contre apprécié son travail artistique (au 3ème étage), basé sur la décomposition de l’image, sa fragmentation, puis sa recomposition inopinée. Malheureusement, ses images de mode sont tellement omniprésentes qu’on trouve peu de reproductions de son travail plus conceptuel, y compris, ce qui est un comble, sur le site même de la MEP.
Des fragments d’image sont montés, mis bout à bout, et recomposent l’image globale d’origine, avec des vides, des plages laissées à l’imagination: ainsi un cheval en trois morceaux, ou une palmeraie en 16 photos dont le désordre prétendument négligé crée du sens, alors que l’organisation des 16 photos en carré ne montre qu’incohérence. Peter Knapp met de l’acharnement à démonter la réalité, puis à la recomposer. Sa démarche compte autant que l’image qu’il montre. il y a ainsi une série, titrée vol Paris Zurich SR701 où Knapp, depuis le hublot, fait une prise de vue toutes les trois minutes pendant tout le vol, notant soigneusement heure, altitude et coordonnées.
Sur d’autres photos, c’est la matière elle-même qu’il défait, qu’il détruit. Ainsi de ces personnages photographiés, puis effacés dans une ultime décomposition (Femme effacée, Homme à la cravate noire). Pas d’autres images à vous offrir, hélas !
Photos de l’auteur © Peter Knapp & ADAGP. Les photos seront retirées du blog à la fin de l’exposition.