Écrit par La Nouvelle Expression
Vendredi, 01 Juillet 2011 09:58
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Selon un diplomate libyen, Paul Biya compte s'aligner sur la position de l'Union africaine lors du sommet de Malabo. Laquelle tend à ménager la chèvre occidentale et le chou panafricain.
L'émissaire de Mouammar Kadhafi a pratiquement vendu la mèche lundi 27 juin 2011. Sur le perron du Palais de l'unité, Joma Ibrahim Amer, ministre libyen des Affaires de l'Union africaine, s'élance au sortir d'une audience : « (...) Le Président de la République du Cameroun a été très content de cette visite et nous a informé que le Cameroun soutiendra la position africaine qui est favorable à une solution
pacifique de la crise libyenne afin de retrouver la sécurité et la paix en Libye. » Ainsi, Paul Biya s'est rendu à Malabo en restant sur la ligne défendue par l'organisation panafricaine qui dispose d'une feuille de route initiale ayant pour focale une solution négociée.Pourtant, le chef de l'Etat a reçu le même jour le sous-secrétaire d'Etat américain aux affaires africaines, Johnnie Carson, en route pour le 17e sommet de l'Union africaine, avec qui il a également évoqué « la situation en Libye ». Mercredi dernier, il recevait Jean-François Ndongou, ministre gabonais de l'Intérieur et de la Sécurité publique, de l'Immigration et de la Décentralisation. Tout en levant le doute sur la présence de Paul Biya à Malabo, l'envoyé spécial d'Ali Bongo Ondimba justifie son arrivée au Cameroun : « Le Président Bongo souhaiterait avoir l'avis de son aîné sur certaines questions de l'heure pour une convergence de vues... »
Même fréquence
S'agissant de la question libyenne, Washington et Libreville sont sur la même fréquence, si l'on s'en tient à la posture récente du président gabonais sur le perron de la Maison Blanche, et réitérée mardi dernier : « Pour l'avenir de son peuple, pour l'avenir de son pays, pour l'avenir de l'Afrique, il serait bon que de lu- même, il (Mouammar Kadhafi) se retire, afin de faciliter la réconciliation du peuple libyen », affirme Ali Bongo à l'issue d'un conseil de ministres. Une position qui, quoique minoritaire sur le continent, a acquis les suffrages du Sénégal, du Cap-Vert, de la Gambie et de la Mauritanie et ébranle l'unité de vues du continent sur le sujet.
Paul Biya a-t-il donné le change à l'Américain et au Gabonais si l'on s'en tient à la déclaration du Libyen ? Rien n'est moins sûr, au regard des derniers développements.
Soucieux d'éviter que son « sommet » ne soit empoisonné par la question libyenne, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo s'active à construire un nouveau consensus basé sur les conclusions du Comité de haut niveau de l'Ua (Mauritanie, Afrique du Sud, Mali, Congo et Ouganda) réuni le week-end dernier. Le président de l'Ua en indiquait implicitement l'orientation hier, à l'ouverture du sommet de Malabo : « C'est indiscutablement sur cette crise (libyenne) que vos délibérations sont attendues », lâchait Jean Ping aux dirigeants africains. La modification de taille apportée à la feuille de route panafricaine qui prône une « solution politique », inviterait le Guide libyen à céder le pouvoir pour permettre un règlement diplomatique du différend.
Conjonctures instables
En s'alignant – abritant ? - derrière la résolution de l'Ua, Paul Biya ménage la chèvre occidentale et le chou panafricain. Une attitude qui lui a réussi lors de la crise postélectorale ivoirienne. « Je saisis l'occasion pour exprimer l'espoir que l'apaisement survenu en Guinée serve d'exemple à cet autre pays frère et ami, la Côte d'Ivoire, pour sortir de ses difficultés », déclarait-il le 05 janvier dernier, en recevant les vœux du corps diplomatique à Etoudi. Comme c'est le cas actuellement en Libye, la victoire d'Abidjan n'avait pas encore basculée dans un camp, ni dans l'autre.
A l'heure des conjonctures instables et relativement incertaines, la prudence calculée devient la marque de fabrique diplomatique d'Etoudi
Mise à jour le Vendredi, 01 Juillet 2011 10:06