Mr. Nice commence comme une ode à la folie des sixties façon Good Morning England, et se transforme peu à peu en biopic mou et classique. L’histoire devient vite linéaire et assez banale, bien loin de la liberté de ton que le film semblait vouloir faire sienne.
Synopsis : L’histoire de Howard Marks, un jeune gallois qui, après des études à Oxford dans les années 60, va se retrouver à la tête du plus grand trafic de marijuana d’Europe…
Howard Marks ne voulait pas voir son temps et sa liberté sexuelle restreints. Il est devenu l’un des dealers les plus importants du monde par la nécessité des choses, comme un spectateur amusé devant cette vie qui défile malgré lui. Le film cultive ce recul constant sur son histoire, une petite ironie et une cool-attitude portées par une réalisation elle aussi libérée. C’est pop, souvent astucieux, parfois carrément jouissif, un vent de liberté souffle sur Mr. Nice.
Pourtant, ça en devient parfois brouillon, les anecdotes finissant par se succéder de manière attendue et bancale. L’effervescence mal contrôlée donne ici un film un peu explosé au propos flou et à l’intrigue mal identifiable.
Ce qui donne son charme à Mr. Nice lui impose aussi ses limites. On aime beaucoup quand le film retranscrit assez fidèlement le bordel des années 60, on finit par s’ennuyer quand le récit devient plus balisé et se transforme, peu à peu, en biopic assez classique. Mr. Nice ne va nulle part si ce n’est vers la fin de l’histoire.
Ce n’est pas assez pour un film de cette ambition.
Note : 4/10
Mr. Nice
Un film de Bernard Rose avec Rhys Ifans, Chloë Sevigny, David Thewlis
Comédie, Comédie dramatique – Royaume-Uni – 2h01 – Sorti le 13 avril 2011