Cette analyse se base sur les seuils réglementaires et valeurs toxicologiques de référence disponibles pour les 445 substances chimiques du référentiel de l'OMS. Pesticides, métaux lourds, contaminants issus des activités humaines, phyto-estrogènes, additifs,… dont 12 minéraux, ont été mesurés dans des échantillons constitués à partir de 20.000 aliments appartenant à 212 familles de produits différents. Près de 250 000 résultats d'analyses ont ainsi été rassemblés, permettant de pointer pour certains groupes de populations, des risques de dépassement des seuils toxicologiques pour certaines substances telles que le plomb, le cadmium, l'arsenic inorganique ou encore l'acrylamide, nécessitant des efforts de réduction des expositions. En regard de ces risques, l'Anses rappelle l'importance d'une alimentation diversifiée et équilibrée en variant les aliments et la quantité consommée.
Des risques de dépassement pour une douzaine de substances
• Un bon niveau global de maîtrise sanitaire, y compris sur les pesticides: pour 85% des substances qui ont pu faire l'objet d'une évaluation, le risque peut être écarté pour la population générale. Sur les pesticides, les résultats confirment les données des plans de surveillance et de contrôle qui font apparaitre un niveau de conformité supérieur à 95% au regard des seuils réglementaires.
• Des évolutions positives par rapport aux études antérieures pour des substances comme le plomb ou certains polluants organiques persistants, comme les dioxines et PCB désormais interdits en France. En revanche, certaines substances comme le cadmium, l'aluminium, le chrome, ou encore certaines mycotoxines comme le déoxynivalénol (DON) sont à la hausse.
• Les risques de dépassement ne peut être exclu pour certaines catégories de la population, souvent caractérisées par une forte consommation de certains aliments spécifiques contenant certains composés inorganiques (cadmium, arsenic inorganique, aluminium, méthylmercure), des sulfites (additif présent notamment dans le vin), d'une mycotoxine (deoxynivalénol, dit DON, et ses dérivés), de l'acrylamide (composé néoformé lors de la cuisson) et d'un pesticide (diméthoate). Ainsi que pour le plomb et les PCB, malgré les baisses d'exposition moyennes constatées.
Une alimentation diversifiée reste le principe de base pour prévenir le risque de dépassement.
Des aliments fortement contaminés mais consommés en petite quantité ne présenteront ainsi pas de risque notable d'exposition. De la même manière, une alimentation diversifiée met à l'abri des risques d'excès ou de déficit de certains minéraux sur le plan nutritionnel. Ici, le risque d'insuffisance d'apports n'a pu être écarté pour le calcium, le magnésium, le fer, le sélénium, le cuivre et le zinc, alors que le risque d'apports excessifs ne peut être écarté pour le zinc et le cuivre.
Compte tenu du fait que les effets cumulés n'ont été pris en compte que lorsque les interprétations toxicologiques étaient disponibles, d'autres études restent nécessaires. Développer les connaissances scientifiques aussi bien d'ordre toxicologique qu'analytique pour un ensemble de substances non réglementées à ce jour, mais présentes dans l'alimentation, et pour lesquels il n'est pas possible de conclure à ce jour en matière d'évaluation des risques, c'est ce que recommande également l'Agence. afin de progresser dans la compréhension de ces effets.
Source: Anses (Visuels) “Exposition alimentaire aux substances chimiques”