Les habitants de la terre, par la Compagnie Julie Portanguen

Un couple arrive sur la scène. La femme hésite, on comprend qu’elle est aveugle. L’homme la guide et leur voyage ne fait que commencer. La valise qu’ils portent, qu’ils poussent, qu’ils traînent nous donne l’indication de leur voyage en cours et sert également de repère pour la jeune femme. Mouvements doux, traversée de l’espace en diagonale, les corps des danseurs légèrement penchés pour dire cette avancée ensemble, hésitante, solidaire. Mais la vie n’est pas faite de cette douceur qui est leur bulle à eux deux. Aucun véhicule ne s’arrête pour les transporter plus loin, au but du voyage entrepris. Et lorsqu’une voiture s’arrêtera, c’est toute la violence du monde qui s’imposera entre eux.

Le récit vient de Romain Gary, la Compagnie en fait une histoire touchante, mystérieuse et fragile.

J’ai vu ce spectacleà l’occasion de la Scène ouverte à la danse de l’Espace Beaujon (Paris).