La critique de Claude de ce nouveau roman d’Arto Paasilinna
Paasilinna est unvieil anarchiste finlandais et rabelaisien, auteur de 13 récits traduits en français par Anne Colin du Terrail, qu’il faut féliciter : il écrit, et elle traduit, de façon lumineuse. Et cette fois-ci, l’auteur a posé un redoutable piège à ses traducteurs : une partie du récit se passe – du moins le croit-on - dans la Province du Savo, au centre-est de la Finlande, où l’on parle un dialecte qui semble être au Finlandais ce que le Ch’ti est au Français. Gageons que le traducteur anglais optera pour le parler du Yorkshire, et l’allemand pour le Tyrolien. Effets hilarants garantis.
L’imagination de Paasilinna est sans limite : il nous raconte une histoire incroyable, d’ancienne mine transformée en exploitation de champignons bio, dans laquelle évolue un groupe de personnages récurrents ; le jeune Policier malin , l’Ingénieur créatif, la Femme trahie, l’Evêque compassé, la Belle ingénue ; ils ont affaire à des crapules diverses, voleurs, escrocs, Bikers et grands patrons de ce que nous appellerions en France le CAC 40.
A la fin du livre, le héros connaitra successivement le Paradis (la descente de la rivière en Laponie) et l’Enfer, dont il se sortira, rassurez-vous, avec moult enseignements philosophiques, dont l’auteur vous fait généreusement profiter. Le décollage inopiné de l’avion, la « Conférence de Montevideo » sont des morceaux de bravoure.
Et si vous aimez celui-là, n’hésitez pas à commander en Poche les œuvres fondatrices, «Prisonniers au Paradis » et « Le Fils du Dieu de l’orage ».
"Hirttämättömien lurjusten yrttitarha", publié à Helsinki en 1998, traduit par Anne Colin du Terrail chez Denoël, 347 pages, 20 €