Beirut – East Harlem – Juin 2011
C’était pas gagné. A l’issu du succès (notamment hexagonal) aussi inattendu que mérité de « The Flying Club Cup » sorti en 2007, le chanteur Zach Condon n’en revenait pas. Au point de succomber à l’immense pression qu’il donnait à lui et son groupe (pour faire au moins aussi bien) et d’attendre 4 ans avant la sortie d’un « vrai » album, sans compter le mini « March of the Zapotec » sorti en 2009.
On était séduit par l’univers folklorique emprunté aussi bien aux traditions américaines profondes qu’aux fanfares slaves foutraques, et par la voix angélique d’un post ado ayant une vision musicale titillant déjà le superbe et le baroque. On accueillait à bras ouvert celui qui a choisi la France comme terre d’accueil, pays de Jacques Brel (enfin, presque), qu’il écoute sans cesse, et de Yann Tiersen, source d’inspiration ne serait-ce que dans les titres « Nantes », « Cherbourg » ou « La Banlieu ». Sans être explicites, toutes ces références mélangées placent le groupe à part dans le paysage indépendant qui ressasse parfois les mêmes ingrédients faussement novateurs.
« East Harlem » est la relève assurée et on pense alors rassurer complètement l’angoissé Zach Condon : suivant un schéma plus pop, on retrouve cependant la bande cuivrée et ancestrale qui le caractérise, comme une marque de fabrique à fabulations sonores. La face B « Goshen » baisse d’intensité pour augmenter de candeur et de simplicité : cela est un bon présage pour la suite. On donnerait à parier qu’au delà de répondre aux attentes, Beirut puisse parvenir à faire de ses ingrédients tourbillonnants quelque chose de sincère et de vrai. C’est tout ce qu’on lui demande.
Beirut – East Harlem
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Beirut – Goshen