[Manga] Arcana

Par Jibouille

Maki souffre d’amnésie. Elle a même oublié son nom et s’en est choisi un. Par contre, depuis son amnésie, elle est capable de parler aux morts. Du coup, deux inspecteurs viennent la voir pour qu’elle les aide dans certaines enquêtes compliquées.

Mon coup de coeur du moment. Arcana est un vrai petit bijou.

J’ai été très surpris en lisant ce manga car je m’attendais pas à trouver un humour décalé, déjanté, cotoyant la tristesse de l’oeuvre. Arcana retrace la vie de Maki, jeune fille amnésique, qui a le pouvoir de voir et parler aux esprits. Evidemment, on s’attend à avoir des bons sentiments à la pelle, ennuyeux et larmoyants. Pas du tout! Par l’humour omniprésent, le manga se lit tout seul, parfois drole et parfois touchant par la solitude de l’héroine, très attachante, en opposition totale avec un héros comique, largué par les événements. Mais ne croyez pas que le manga est dépourvu de scénario car c’est faux. Il y a une intrigue, parfaitement menée, avec des rebondissements intelligents. Le 2ème tome est beaucoup plus mature que le 1er car les révélations sont dures et tristes. 2 tomes très différents mais très réussis, chacun dans des domaines spécifiques.

Le dessin n’a rien de vraiment extraordinaire mais il met bien l’accent sur les émotions. Maki est kawaiiii (chose que le héros répète souvent d’ailleurs ^^) mais ce qui marque, c’est la pauvreté du décor. Il n’y a rien, juste un fond blanc et les rares fois où le décor est présent, il reste minimal. Est-ce mal? Non, car cela ajoute un charme certain au manga et met en valeur les personnages, pièce essentielle de Yua Kotegawa. La mangaka a clairement travaillé ses persos et ce procédé permet au lecteur de s’y attarder plus en détails. Bien qu’apparemment assez simples, ils sont en réalité plus complexes car chacun d’eux fait face à une situation à laquelle il n’est pas préparé. Maki réapprend à vivre normalement et Murakami tente de ne pas devenir fou dans un monde dont il ignore tout, celui des esprits. L’évolution de leurs sentiments est parfaitement dosée, avec des hésitations, des questions, des peurs, mais aussi des certitudes et des envies. Une évolution très réaliste et humaine menée d’une main de maitre.

Yua Kotegawa signe ici un manga simple mais dont le charme opère comme par magie. La poésie des sentiments se mèle à l’humour décapant des personnages pour un ensemble d’une qualité certaine. Parfois la simplicité du récit touche mieux le coeur du lecteur qu’une histoire trop dure. Arcana le prouve de la meilleure facon possible: m’avoir procuré 1h de bonheur. Un oeuvre à connaitre et faire connaitre. Dommage qu’il n’y ait que 2 tomes.