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COCAÏNE: Les anomalies du cerveau, cause ou conséquence? – Brain

Publié le 01 juillet 2011 par Santelog @santelog

COCAÏNE: Les anomalies du cerveau, cause ou conséquence? – BrainDes différences cérébrales seraient-elles facteurs de dépendance ou conséquences de la consommation de cocaïne? C'est le point que cette étude, menée par des chercheurs de l'Université de Cambridge et de GlaxoSmithKline, publiée dans la revue médicale Brain, a tenté d'élucider.


Car, selon cette étude menée sur 60 cocaïnomanes personnes et 60 volontaires sains, à l'aide de scans et de tests du comportement, une majorité de personnes dépendantes à la cocaïne présentent également d'autres problèmes de dépendance, dont la dépendance à la nicotine, à l'alcool, au cannabis, ou encore à l'héroïne. Cette propension à la dépendance, dont la dépendance à la cocaïne, pourrait donc être liée à des différences cérébrales mises en évidence dans cette étude, plutôt qu'à l'utilisation même de la cocaïne.


Des zones du cerveau changent de volume: Les chercheurs constatent que les personnes dépendantes à la cocaïne présentent une réduction du volume de plusieurs zones du cerveau, et une augmentation du volume d'autres zones. Ces différences de volume semblent également être liées à la durée de dépendance à la cocaïne mais aussi à des niveaux élevés d'impulsivité. Ces zones dans lesquelles sont perçus ces différences de volume sont celles qui affectent des fonctions telles que la mémoire et l'attention. Ici, les chercheurs ont comparé les volumes de certaines parties du cerveau chez les individus cocaïnomanes et des contrôles sains. Ils ont ensuite étudié les zones présentant des différences, afin de voir si les volumes de matière grise étaient liés à des différences de niveaux d'impulsivité, de compulsivité, ou de durée de dépendance à la cocaïne.


Dépendance et impulsivité, impulsivité et dépendance: Cette étude conforte les connaissances déjà acquises sur les modifications du cerveau liées à ladépendance à la cocaïne. Les personnes impulsives sont plus susceptibles d'être consommatrices de cocaïne et l'utilisation chronique de la cocaïne est connue pour accroître l'impulsivité. Des études ont également suggéré que la dépendance était liée à l'évolution du réseau frontostriatal, un réseau de nerfs qui relient la partie avant du cerveau (les lobes frontaux) avec le ganglion basal situé dans la partie centrale du cerveau. Ces réseaux peuvent influencer l'impulsivité.


Différences de matière grise: Les chercheurs constatent que les personnes cocaïnomanes consommatrices pendant une moyenne de 10 ans, à partir de l'âge moyen de 21 ans, avaient des niveaux plus élevés d'impulsivité que les personnesnon consommatrices, mais pas sur les tests comportementaux. Ils confirment que les personnes cocaïnomanes présentent bien une réduction significative de volume de matière grise dans plusieurs zones du cerveau par rapport aux individus sains. Plus la consommation de cocaïne est élevée, plus la réduction sur 3 zones identifiées est importante (orbitofrontal, cingulaire et cortex insulaire). Certaines zones, appelées noyaux gris centraux, montrent une augmentation du volume de matière grise chez les personnes dépendantes. Les personnes dépendantes ont un niveau plus faible d'attention liée à une baisse de volume dans le cortex insulaire, mais un volume plus élevé dans le noyau caudé.


Pour les chercheurs, les personnes dépendantes à la cocaïne présentent bien des anomalies dans la structure de certaines régions du cerveau dont certains sont liés effectivement à des différences de durée de dépendance à la cocaïne ainsi qu'une baisse de l'attention. Toutefois, il n'est toujours pas possible de dire si ces différences cérébrales étaient présentes avant l'utilisation de la cocaïne ou si elles ont été causées par la consommation de cocaïne.


Source:Brain 2011 doi: 10.1093/brain/awr138 (published online June 20)Abnormal structure of frontostriatal brain systems is associated with aspects of impulsivity and compulsivity in cocaine dependence. (Légende visuel Brain:http://brain.oxfordjournals.org/content/early/2011/06/20/brain.awr138.full)


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