Voilà, il fallait s'y attendre : c'est le mois de juillet. Mois maudit entre tous. En France, là-bas, on commence à couiner à la canicule. Soley i coque ! Bon, en même temps, il fait 12 degrés le matin dans la plupart des régions. Pas grave : l'après-midi, ça monte dans les 24. De quoi faire mourir les gramounes. Dans le même temps, nous, on ressort les paletots et les cuirs. On se prélasse d'un peu de fraîcheur, on éteint la clim, ou alors, c'est qu'on est, comme moi, trop grenello-incompatible, et trop habitué au ronronnement du moteur à froid.
Juillet, c'est aussi les marmailles. Et ça tombe mal, on ne peut pas les emmener à la plage : trop de vent, trop froid, trop de sable, pas assez de filles. Ca tombe bien, on n'aime pas la plage. C'est aussi le putain de mois ou tout le monde (enfin, pas nous, les autres) est en vacances. En gros l'ensemble des fonctionnaires. N'essayez pas de vous faire faire une nouvelle carte grise. Ou de n'importe quelle autre couleur, d'ailleurs. N'essayez rien. Attendez les embouteillages de la rentrée.
Cela dit, juillet a ses bons côtés. Il ne se passe rien, à la Réunion, du moins. Paris au mois d'août, c'est de la limonade à la sauce d'huître à côté de Saint-Denis au mois d'août.
Reste le 14 juillet. Ca occupe. Des gars raides comme des croix de bois, croix de fer, observant d'autres gars marchant tout droit engoncés dans des uniformes trop serrés, devant une foule de parents, marmailles sur les épaules (promis, mon fils, jamais je ne t'infligerais ça). Après, il y a le feu d'artifice. Joli, mais les enfants sont couchés. Sauf Didier et Thierry Robert, Michel Fontaine, Jean-Paul Virapoullé, et, plus haut dans le ciel, Martine Aubry et Nicolas Sarkozy, tout auréolé d'une libération d'otages qui tombe bien à point. Tout vient à point...
François GILLET