Ce que je retiendrai de ce roman, c’est le désir de deux personnalités surdouées qui tiennent à ne pas le montrer. Elles veulent à tout prix passer pour médiocres afin d' observer les autres à leur guise, sans les déranger ni être soupçonnées de trop de curiosité.
La bonne idée de la romancière a été de faire vivre dans le même immeuble ces deux êtres à la fois si proches et si opposés. Elles ne se connaissent pas au début. L'une est Renée, 54 ans, petite, laide et veuve, la typique concierge de cet endroit parisien des plus bourgeois de la rue de Grenelle. L'autre est Paloma, 12 ans, une collégienne "exceptionnellement intelligente", fille des riches propriétaires du cinquième. Elle a programmé son suicide pour le jour de ses 13 ans: elle mettra le feu à l'appartement de ses parents.
Leur vraie vie est celle dont personne ne se doute: leur quête du sens de l'existence grâce à leurs lectures très variées, qui va des romanciers russes aux plus grands philosophes. Dans ce domaine rien ne leur fait peur, pas même les textes les plus hermétiques.
Naturellement ce sont de grandes solitaires.
Tout au moins jusqu'à la page 148, jusqu'à l'arrivée de Kakuro Ozu, le nouveau propriétaire japonais.
Elles vont alors finir par découvrir qui elles sont vraiment.
C'est aussi à partir de ce moment-là que j'ai commencé à un peu mieux aimer l'histoire. Jusqu'alors, je n'avais été intéressée que par certaines digressions philosophiques mais le récit me paraissait bien mince et les personnages, de pures créations prétentieuses et invraisemblables. agaçantes même par plusieurs côtés
Avec Kakuro Ozu, chacune va se montrer plus humaine et donc plus fragile. C'est à ce moment aussi que j'ai commencé à m'intéresser à leur avenir. J'ai donc pu terminer plus allègrement ma lecture que je partage pour l'instant avecPascale et Gaellequi ont déjà publié leurs billets (je nommerai les autres inscrites une fois leurs billets parus)
Résumé de mon billet:Je pensais aimer ce roman, ça n’a pas été le cas.Je connaissais l’intrigue pour avoir lu beaucoup de comptes-rendus journalistiques (très élogieux) et bloguesques (très partagés allant du coup de cœur à l’abandon).C’est un vivier de belles citations et je n’ai eu aucun mal à en retenir plusieurs qui, prises une à une, me plaisent et font bel effet.Je n’ai pas vu le film mais le verrai volontiers, à l’occasion.Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, (nrf, Gallimard, 2006, 360 p), Prix des libraires 2007,