Je ne sais pas ce qui m'a pris. L'attrait de la mode, sans doute. Un excès soudain d'impudeur ? La pression des pairs ?
Toujours est-il que l'ouverture de ce blog s'est faite de manière irréfléchie, sans réelle pensée pour le long terme, voire même un dédain affiché pour celui-ci. Pas de business-plan, pas de gestion des stocks, pas d'entreposage d'articles en prévision des temps de crise. Une idée, paf, un article, hop, envoyé. Bon sang, que j'étais jeune.
L'inconséquence de mes vertes années me pèse, aujourd'hui. Je ne sais plus quoi faire de ce blog, qui de verdoyante prairie où poussaient les bons mots et les réflexions philosophiques profondes s'est peu à peu transformé en friche brunasse où de rares et vaines informations sur mes acquisitions de dérouleur de pécul tentent tant bien que mal de percer la croûte d'une paresse monumentale.
Bon sang, que je n'ai plus d'idées, depuis quelques mois. Est-ce l'âge ? Est-ce une décrépitude intellectuelle banale, liée à un pourrissement de mes connexions synaptiques à l'intérieur de mon crâne de vieux croûton de déjà 27 ans ?
J'ai peur. Je ne veux pas être vieux et stérile. Mais je ne vois rien qui puisse enrayer un instant la course impitoyable de ce vieux salopard destructeur qu'est le temps.
Il passe. Il passe, sans jamais me laisser le temps de respirer. Ou d'avoir une idée. Saloperie de temps. Si encore il me rapprochait d'autre chose que des fins. Mais non. La fin de mon contrat arrive, dans quelques mois seulement, avec lui la fin de mon séjour pépère au Sénégal, et derrière, plus rien. Un vide aussi insondable que celui de mon frigo pendant une coupure d'électricité.
Putain de bordel de merdasse.
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