C‘est le 12 avril 1961 que le vaisseau « Vostok 1» s’élança du centre spatial de Baïkonour avec à son bord Youri Gagarine, premier cosmonaute de l’histoire. Propulsé à 327 kilomètres d’altitude le vaisseau parcouru 40.868 kilomètres en 1h48 (soit 28.260 km/h). Vostok 1 rentra sans encombre dans l’atmosphère et à 7.000 mètres d’altitude, Gagarine s’éjecta pour atterrir porté par deux parachutes. Accueilli en triomphateur par le leader soviétique de l’époque Nikita Khrouchtchev, Gagarine devint un héros planétaire et son image abondamment utilisée par la propagande soviétique.
A travers cette exposition photographique on prend conscience du « bond en avant » que représenta ce vol, en effet à l’époque personne ne savait vraiment si un humain pourrait survivre dans l’espace. En 1961, l’expédition de Gagarine était donc un pari risqué. On apprend ensuite la mort accidentelle de Gagarine en 1968 alors qu’il effectuait un vol d’entraînement à bord d’un Mig 15. Puis l’exposition décline les suites de l’histoire spatiale soviétique dont la première femme dans l’espace Valentina Terchkova le 16 juin 1963. Elle se termine par un clin d’œil sur les français (es) dans l’espace que ce soit à bord des vaisseaux Russes ou Américains.
Gagarine reçoit les dernières consignes avant le vol
Départ du Vostock
Cinquante ans après quel bilan tirer de cette aventure ? Ce qui frappe d’abord c’est que tout ce que l’on nous annonçait dans les années soixante dix : la conquête de Mars puis des autres planètes du système solaire ne c’est pas réalisé. Certes, en juillet 1969, le monde entier assiste en direct à l’alunissage de l’équipage américain d’Apollo 11 mais la course à la lune s’arrête en 1972. En fait tous ces exploits n’étaient pas motivés par une volonté de conquérir l’espace mais par la rivalité idéologique et politique entre l’URSS et les USA, dès que ces derniers eurent démontré leur supériorité les crédits du programme Apollo furent supprimés. En ce début du XXIe siècle il n’est plus question d’expéditions lointaines, l’arrivée de la Chine dans la course à l’espace n’a marqué aucune innovation puisque son premier vol habité en 2003 reprenait à peu de choses près le vol de Gagarine. D’ailleurs la Chine a acheté « sur l’étagère » la technologie spatiale des Russes qui n’a guère évolué depuis 50 ans. Par contre la « proche banlieue » de notre planète est très fréquentée, essentiellement par la multitude de satellites qui influent sur notre quotidien (météo, GPS…). La présence humaine reste pour l’instant confinée à la station spatiale internationale qui orbite à environ 400 kilomètres au dessus de nos têtes.
Pour l’avenir, si on veut rêver d’aventures, d’expéditions humaines vers Mars ou au-delà, il faudra sans doute patienter au moins jusqu’au milieu du XXIe siècle.