Rand Peltzer offre à son fils Billy un étrange animal : un mogwai. Son ancien propriétaire l'a bien mis en garde : il ne faut pas l'exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l'eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir après minuit... Sinon...
Gremlins (1984, 1h45), film américain réalisé par Joe Dante, avec Zach Galligan, Phoebe Cates, Hoyt Axton…
Sinon…et bien, sinon ils deviennent dingos. Et se reproduisent. Et deviennent encore plus dingos.
Défiants les lois de la physique, et entrainés par une volonté d’expérimentation, le jeune garçon et son entourage direct font exactement ce qui leur était proscrit : le soleil et l’eau ne doivent pas, sous aucun prétexte, entrer en contact avec Mogwai. A la première maladresse, l’unique représentant de son espèce cède sa place à des dizaines d’autres, qui créeront d’autres dizaines de petits Gremlins déchainés. Loin d’apporter la fortune à l’inventeur raté qui sert de père à Billy, ils entendent bien prendre possession de cet immense terrain de jeu. Or, comment fait-on lorsque ces êtres à la taille ridicule sont tout à fait conscients de leur moyen de reproduction ?
Gremlins a presque trente ans, mine que rien. Les années 1980 respirent dans ce film. L’esthétique générale et les moyens « spéciaux » empruntés ont quelque chose de désuet, rendant ce film un brin surréaliste. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose tant on se prend à le voir comme un conte sympathique, faussement enfantin. Car, si le scénario n’est pas sensationnel, la morale qui survient en toute fin n’est pas dénuée de sens. Ne met-elle pas en cause la responsabilité des hommes vis-à-vis des créatures qu’ils côtoient ? Leur curiosité malsaine voire leur cupidité. Le père de Billy n’a-t-il pas eu de réflexe mercantile lorsque la source de revenus que les mogwais représentent lui est apparue ?
Cependant, même si des scènes font (sou)rire souvent, je ne peux pas dire que je me sois vraiment éclaté. J’ai passé un bon moment certes (et je précise que je n’avais jamais vu ce film auparavant). Pour autant, je pense qu’il convient à certains contextes de visionnage. Quand l’âme d’enfant/ado retardé est partie prendre l’air pour la soirée, Gremlins souffre un peu and so do I.
Note :
Les Murmures.