C’est Sim Copans, qui la première fois, m’a parlé d’Alan Lomax. Il avait écrit la préface de « Mister Jelly Roll » dans son édition française parue en 64 chez Flammarion. Alan et Sim étaient contemporains, ils furent tous les deux proches de la gauche, ce qui explique aussi la venue de Lomax en Europe à l’époque de la « chasse aux sorcières » maccarthiste. Avant la guerre, ils intégrèrent tous deux l’Office of War Information et animèrent des émissions pour soutenir le moral des troupes.
« Lomax » de Frantz Duchazeau qui nous avait déjà offert « Le rêve de Météor Slim » (voir blog du 13 août 2008) est un bijou en noir et blanc. « Vous avez pris de gros risques de chanter devant ce blanc, Jack Moss » dit John le père d’Alan à ce jeune noir.
Les Lomax ont sillonné le sud des Etats-Unis dans les années 30 pour enregistrer les chansons populaires, dans les champs, les bars, les églises, les prisons … Avec ce collectage, ils donnaient la parole aux « sans voix » dont les chants, blues, negro-spirituals, dont les « Chansons de revendication » (voir les 2 tomes de Sim Copans parus en 64 aux éditions Lettres modernes) constituent le terreau de la musique américaine d’aujourd’hui. Les « Alan Lomax Archives » sont versées depuis 2004 à l’American Folklife Center de la Bibliothèque du Congrès.
Même si la lecture de la BD parue chez Dargaud, suggère en vous ces chants, ne vous privez pas d’écouter les CD issus de la collection Lomax.
Robert Peyrillou