Pendаntce : pоème Mаîtrіser l'Hоmme est-іl se trоmper ?

Maîtriser l'Homme est-il se tromper ?

De tout temps, l'homme s'est posé des questions sur ce qu'il voyait, car ce qu'il voyait surtout c'était un environnement le poussant à agir. De ce fait, l'homme eut besoin d'interpréter les choses qui l'entouraient, afin de mener à bien des intentions naissant de ces observations, et donc afin de donner un terme à sa réalité. La question de l'observation est importante. Car si l'on observe mal, de mauvaises déductions peuvent se concrétiser, et ainsi l'erreur peut apparaître. Une autre interrogation suivant la première serait donc, logiquement, de se demander où pourrait être l'erreur ; l'Homme fait-il des erreurs parfois ? ou l''erreur fait-elle l'Homme ?
Il va de soi que chaque Homme est un. Comme emprisonné dans son propre corps. Quand l'Homme s'exprime, c'est toujours UN Homme qui parle. Quand l'Homme vit, c'est toujours la vie d'UN Homme. Pourquoi ? Parce que l'Homme est seul. Et pourquoi est-il seul ? Parce qu'il peut toucher son voisin, mais ne peut jamais se l'approprier comme étant pour lui. Même du temps de l'esclavage, qui n'a certes pas disparu, il y avait le maître ET l'esclave. L'un commandait, l'autre coupait la canne à sucre ou récoltait le coton. En somme, c'est parce que l'Homme est un être de rapports à l'autre, un être relationnel, qu'il est seul.
Que recherche un rapport humain ? A mon sens il cherche à évaluer et à partager la cause et la conséquence d'autrui chez autrui. C'est un peu comme si le rapport cherchait à complémenter soi avec l'autre, afin de s'assurer de la pérennité de la relation, par échanges interposés. Mais un problème se pose lorqu'il est suggéré de cohabiter avec autrui. Il faut alors à la fois accorder de la place à l'autre mais également de la place pour soi. Je dirais que l'ordre est nécessaire à une bonne cohabitation. Et je dirais même que dans ce cas, l'autorité est primordiale, mais ne doit pas être confondue avec l'autoritarisme. Selon moi l'autorité sert une cause ou un projet, tandis que l'autoritarisme dessert causes et projets, au profit de bénéfices strictement égotiques. C'est d'ailleurs souvent dans différents milieux de cohabitation que l'on rencontre l'autorité, et malheureusement aussi l'autoritarisme.
Un Homme pourrait-il se sentir moins seul, s'il faisait preuve d'autoritarisme ? Je pense que oui car c'est la possession et l'abus de pouvoir qui seraient en jeu alors. Et qui pourrait contredire l'idée que c'est en prenant de force, et en montrant subtilement sa domination, en impressionnant, que l'on peut obtenir ce que l'on veut ? Cependant, ceci n'est pas un mode relationnel fiable et vivable, mais la plupart d'entre nous jouïssent de l'autoritarisme, en suggérant, en faisant preuve d'affection, en prenant soin de l'autre, en mentant et en orientant la chose mentie vers quelque chose de profitable etc. Pourquoi alors se tourner vers la bassesse, même inconsciemment ? Tout simplement parce que l'homme est un être de relations ; chose qui n'existe pas dans l'autoritarisme, mais qui permet d'obtenir un simulacre de satisfaction, en soumettant autrui subtilement.
Ainsi donc, le soumis tôt ou tard voudra de la relation, et le manifestera, souvent d'une façon assez manifeste d'ailleurs. Par conséquent, l'Homme est seul parce qu'il ne peut pas se payer le luxe de tout avoir pour lui, et d''être perpétuellement et abondamment satisfait, sauf usage de l'autoritarisme.
De là il naît non pas de la solitude, mais le sentiment du devoir gratuit de dévouement à autrui, déclenchant un sentiment de presque frustration, nous emmenant souvent dans la mélancolie de nos rêves, et dans notre enfance, souvent si bienheureuse. Et l'Homme, en vivant cela, a un sentiment de solitude ; le sentiment d'être impuissant, et finalement de ne pas pouvoir influer sur son entité qu'il voudrait ubiquitaire pour la totalité de ses besoins, même, et surtout ceux dont il n'a pas conscience, afin d'être satisfait de toute part, en lui, et pour lui ! et pas seulement dans un rapport gratuit avec les autres.
L'homme peut faire des erreurs, mais c'est surtout l'erreur qui permet à l'Homme d'être un être de fautes, ou plus justement, UN être, faute de mieux. La principale erreur de l'Homme est donc de croire qu'il peut maîtriser, dominer, assouvir, posséder etc, en cachant son autoritarisme qui le rend en définitive bien plus frustré et malheureux que l'inverse. La principale erreur de l'Homme est donc de croire qu'il n'est pas seul, et qu'il peut acquérir la force et l'aisance en soutirant à autrui, bien plus qu'en faisant honnêtement confiance à lui-même. Ainsi la réelle maîtrise de l'homme est une affaire entre soi et soi, puisqu'il est question de se maîtriser, afin de concilier soi et les autres dans un rapport sain et vivable.