La nuit se faisait froide ...
La nuit se faisait froide, le vent était glacé
Les étoiles dans le ciel clignaient comme agacées
Le torrent cascadait, tout un chant cristalant
Une berceuse rare comme un chant somnolant.
Je crois m’être endormi, je sais avoir rêvé
Mais ce songe est en moi, il me reste gravé.
Il est mon absolu, il est mon bel amour
Il est tout ce que j’aime, il est mon saint-amour.
Devant moi il y a, assis sur un sommet
Le Dieu de tous chrétiens qu’a sa loi il soumet
Le bon peuple croyant en la vie éternelle
Prés de lui est Marie au regard maternel.
Les anges et les archanges semblaient monter la garde
De vallons en collines, rangés suivant leur grade
Je regardais ces gens, et leur présentation
Voyant en leur regard une grande attention.
Vous êtes le Dieu des hommes, vous êtes le Dieu des femmes
Vous avez tous pouvoirs, vous êtes maître des flammes,
Maître de nous humains, et de nos destinées
Ecrasant tout de nous, surtout les obstinés.
C’est vous qui m’avez fait, amoureux éperdu
Rêvant d’avoir au cou une femme suspendue
Ne vivant que pour elle, qu’avec elle, que par elle
Qu’elle soit à tout jamais à l’abri sous mon aile.
Vous dont les écrits vantent, l’amour pour vos enfants
Amour que vous voulez sur nos vies triomphant.
Alors dites le moi pourquoi cette rupture
Pourquoi nous séparer, pourquoi cette torture ?
Vous êtes dans les livres, vous êtes dans les rêves
Le songe d’un soir d’été endormi sur la grève
Je te donne l’espoir d’être connu pour Dieu
Eternel et divin, Dieu au royaume des cieux.
En usant de ta loi, de tes pouvoirs divins
Efface les distances, combles tous les ravins
Que nos mains se retrouvent et que nos yeux s’embrassent
Alors j’accepterai que tes lois me terrassent.
En amont du torrent du coté de sa source
Qui nait dans le feuillu sur le bosquet des ours
Un nuage a laissé tomber en abondance
Une masse de pluie sans aucune prudence.
Le torrent trimballant son eau tumultueuse
Devient un vrai danger et l’eau se fait tueuse.
Réveillé en sursaut par ce grondement sourd
Je n’ai pas pu entendre les mots de son discours.
Pourquoi, pourquoi les rêves font une vie si belle
Alors qu’elle est si laide quand je n’ai pas Noëlle ?