Rdpc – Congrès :Paul Biya contesté de l’intérieur

Publié le 30 juin 2011 par 237online @237online

Écrit par La Nouvelle Expression   


Tobie Ndi, militant du parti des flammes, propose de modifier les textes de base du rassemblement démocratique du peuple camerounais. Afin de dissocier l'élection du président national de la qualité de candidat du parti à l'élection présidentielle.
Après avoir défrayé la chronique en 2006 en posant sa candidature pour affronter Paul Biya à la tête du parti, Tobie Ndi revient à la charge. Cette fois, dans la perspective du prochain congrès qui devrait se tenir dans le cours de cette année, le conseiller municipal de Ngomedzap, propose d'inscrire un nouveau point à l'ordre du jour de ces assises. Celui-ci porte sur « l'examen de projet de texte modifiant et complétant certaines dispositions des articles 19 et 27 des statuts ». En clair, le militant de base propose d'ajouter au Congrès, dont les attributions sont définies à l'article 19, la prérogative d'élire le candidat du parti à l'élection présidentielle. De même, continue t-il, les cinq alinéas qui composent l'article 27 devraient être ramenés à trois, l'alinéa 3 (nouveau) postulant que « la fonction de président national est incompatible avec celle de président de la république ». « Cette éventuelle modification des statuts [...] a pour objectif d'une part, le renforcement de l'expression de la démocratie et d'autre part, la recherche d'une plus grande fluidité dans le fonctionnement des instances dirigeantes du parti », explique t-il dans l'exposé des motifs joint à sa proposition. Outre qu'elle arrive au moment où le parti se prépare à désigner un candidat pour la prochaine élection présidentielle, cette proposition vient surtout rompre avec le sacro-saint principe de la « candidature naturelle » en vigueur dans le parti depuis sa création en 1985. Tobie Ndi ne propose ni plus ni moins que de dissocier l'élection du président national de la qualité de candidat du parti à l'élection présidentielle, en laissant au Congrès le soin de cette dernière prérogative. Dans un contexte où la candidature probable du président Paul Biya pour les deux fonctions (la première donnant directement accès à la seconde) est critiquée de toutes parts, l'initiative n'est pas sans surprendre.

Hypocrisie

Ennemi de l'intérieur ? Tobie Ndi s'en défend et dit agir pour l'intérêt du parti. « Le sommet du parti est en panne depuis 1996 car le président national a de lourdes charges à la tête de l'Etat. C'est la raison pour laquelle il n'y a ni congrès, ni comité central. Le parti ne fonctionne qu'avec les comités de base », justifie t-il. Pour celui qui se présente comme un militant de base, du fait de cette léthargie à la cime, le parti a manqué 30 sessions du comité central et trois congrès ordinaires depuis celui de 1996. « Le Rdpc doit pouvoir gagner sans Biya, argue t-il. Nous sommes à un carrefour, il nous faut prendre le meilleur itinéraire », poursuit celui qui dit n'être en porte-à-faux ni avec la ligne du parti, ni avec son programme politique. « Je suis un leader d'opinion au sein du parti. Certains se sont engagés à la résignation et à l'hypocrisie. Si je dois contribuer à la victoire de mon parti, je dois sortir de ce cadre », soutient-il.

Même s'il garde le secret sur son éventuelle candidature à la candidature du parti, les accusations de Louis Tobie Ndi ont une cible bien connue : Paul Biya. A la tête du parti depuis sa création, la longue présence du lion de Mvomeka'a sur la scène, est, d'après ce militant, à l'origine de la cassure d'un grand nombre de carrières. De même que de l'immobilisme et de l'absence de débat à l'intérieur du pays. D'où cette solution qui consiste à couper la poire en deux. En espérant que la hiérarchie du parti y soit perméable.