29 mai 2011
Il arrive des moments dans la vie où on a l'impression de sombrer au plus profond d'un abîme intérieur. La souffrance qui oppresse la poitrine, tord les tripes, faisant
éventuellement émerger de la colère et/ou de la tristesse, nous semble incommensurable. Nous venons de toucher le bas-fond de notre petitesse angoissée, abandonnée, rejetée. Nous ne valons plus
rien à nos yeux et le seul espoir qui nous reste est que quelqu'un vienne nous prendre dans ses bras et nous dise «Je t'aime de tout mon coeur et je ne te lâcherai jamais», simplement, avec
sincérité. On a l'impression que c'est la seule chose qui pourrait nous ressusciter du tréfonds de cette blessure originelle dans laquelle nous vagissons et nous donner une raison de vivre. Nous
avons l'impression de n'avoir aucune valeur et, donc, aucune raison de vivre sinon à travers quelqu'un d'extérieur à soi. Pourtant...
Hier soir, épuisée après une longue journée précédée de 4 nuits où mon système ne m'a permise que de dormir environ 5
heures par nuit, je me suis sentie déprimée et «au boutt du boutt», comme on dit au Québec. Je me suis couchée à minuit et me suis réveillée... trois heures plus tard. Incapable de me rendormir,
j'ai laissé divaguer les émotions tristes et les scénarios que mon imagination délirante m'envoyait. Les larmes coulaient et je me demandais vraiment ce que je faisais ici, que je serais bien
mieux de «l'autre côté». Il faut dire que, hier, un gros pattern m'a sauté dans la face, enjeu bien connu que je n'arrive pas à déconnecter malgré des années de travail sur soi. Je suis tombée en
plein dans la blessure de cet enjeu. Les prises de conscience n'avertissent pas quand elles décident d'émerger !!!
A travers les scénarios imaginaires que je tassais l'un après l'autre - le mental est vraiment terrible ! -, à travers des
tripes qui se tordent et des sanglots qui voient des larmes déferler sur les joues, des sourires et même des rires émergeaient ! J'avais parfois l'impression d'être un arc-en-ciel dans
l'orage.
Je me suis levée et ai regardé par la fenêtre. Les nuages et la pluie cachaient encore le ciel bleu. Je me suis demandé si
toutes ces émotions tristes et de colère dans lesquelles je tournais étaient ma réalité, si elles étaient vraies ? En posant cette question, j'ai ouvert ainsi la porte à voir la situation d'une
autre façon. J'ai décidé de ne pas être la situation mais de la regarder en tant que témoin.
Une force puissante d'amour et de vie a alors commencé à émerger, s'amplifiant et rayonnant de plus en plus de mon coeur
dans tout mon corps. La paix a commencé à s'installer, la colère et les larmes à s'estomper doucement. Un sourire est même venu s'installer sur mes lèvres spontanément.
J'avais eu le choix de m'accrocher à ma blessure, et à la souffrance qu'elle engendrait, ou à l'amour que je porte au plus
profond de moi en tout temps, malgré toutes les tempêtes que mes croyances imprimées dans mon inconscient réveillent en moi à travers des soubresauts de souffrances. Je me suis permise
d'accueillir l'Amour de mon coeur, ma Force de Vie. Il me reste maintenant à déconnecter mon enjeu profond mais j'ai retrouvé la distance et la force pour le regarder avec compassion et lui
permettre de se transformer pour le mieux, de quitter ma vie puisque je n'en ai plus besoin et que je ne veux plus lui donner de pouvoir.
Même si, aujourd'hui, à Québec, la pluie est déferlante comme la mousson, la météo annonce 23oC et du beau soleil demain...
car les nuages ne font que passer. Le soleil, lui, est toujours derrière... et dans mon coeur.
Je vous souhaite de trouver cet espace de paix infinie qu'on porte tous au fond de notre coeur et qui s'appelle
l'Amour...
De tout coeur,
Dominique Jeanneret, thérapeute
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