Bertille Bak fait son trou au MAC/VAL

Publié le 30 juin 2011 par Marc Lenot

L'été au MAC/VAL jusqu'au 18 septembre, c'est un accrochage d'oeuvres de la collection inspirées par les vacances, de Barthélémy Toguo à Philippe Ramette et de Robert Doisneau à Pierre Ardouvin, c'est un parcours de mini-golf dans le hall d'entrée, grâce à Rémy Bosquère (Practice), ce sont des sculptures de lettres réversibles de l'Ouvroir de Sculpture Potentielle de Pedro Reyes (mais je préfère Patrice Hamel...).

C'est surtout un parcours dans les collections de Bertille Bak, l'occasion de voir ou revoir ses vidéos sur les corons du Nord, d'où elle est originaire, les Polonais de New York ou les Thaïlandais révoltés, mais surtout, au delà de ce travail d'ethnologue documentaire pleine d'empathie, de découvrir aussi une dimension plus formelle, plus conceptuelle de son travail. Il en est ainsi des dessins minutieux des maisons des corons qu'elle aligne sur des mètres de papier au mur (ci-dessus), en face de la machine (conçue avec son compère Charles-Henri Fertin) qui imprime inlassablement des marques de brique rouge au mur (Robe).

Sa prise de possession des lieux, son 'tour du propriétaire' se traduit ici par une étrange appropriation. Ce qui, dans l'entrée du musée, pouvait passer pour des cabanes à oiseaux se révèle être l'agrandissement à échelle 10 (à l'aide du pantographe ci-dessous) des trous de cheville faits dans le mur pour accrocher les oeuvres qu'elle a décrochées pour installer les siennes à la place. Oiseau, peut-être, mais alors un coucou ! Cet envers du tableau (on pense à Gysbrechts), ce dessous de l'oeuvre que nul ne voit jamais, le voici magnifié, exposé, devenu oeuvre lui aussi. Ça m'a beaucoup plu !

Photo 3 courtoisie du MAC/VAL; autres photos de l'auteur.