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Max | K.O.

Publié le 30 juin 2011 par Aragon

008.JPG... devant cette porte KO debout, c'était en 1962, je rentrais en sixième. Premier jour de lycée. Premier jour dans le monde après être sorti laborieusement de l'oeuf. On est cocooné dans les villages, par plein de trucs, des rues, toutes familières, des chemins et des champs, des bois, des murs de galets qu'on connaît tous, une famille, la nôtre bien sûr. Pleins d'autres qu'on connaît comme la nôtre. Celles des potes.

J'arrive à la ville : Orthez. L'inconnue ! Le saut dans l'inconnu. On rentrait en sixième au lycée à l'époque. Une cour immense quand t'as les pattes pas très hautes. Et puis ce premier jour. Tous dans la cour. On nous gueule de nous aligner par classes. Tu parles comme si on sait ce que c'est qu'une classe. Alors ça commence à pleuvoir. Les engueulades et des torgnoles. T'as pas compris, par classe. C'est quoi ta classe ? Et puis cette main qui tapote gentiment sur mon épaule, j'ai enfin trouvé ma classe, ma queue, ma file quoi. Je me retourne sous l'invite et le trou black.

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J'ai vu que le poing arriver sur mon estomac. KO, debout et à genoux très vite. Je me relève, je chiale pas. Jamais chialé au lycée d'Orthez sous les torgnoles du pion dont je vous ai parlé et dont je ne veux plus parler. Un condisciple qui me dit, un peu plus tard, sans citer le nom. "Il le fait à tout le monde ça, faut pas le croiser, faut pas le regarder". J'ai su un peu plus tard qui c'était. Un troisième, un trop grand pour moi. Un costaud, un dur, en mal de costitude qui balançait des KO aux tendrons, comme ça, pour rien, pour se marrer. 

Drôle, ça m'a fait drôle de photographier cette porte l'autre jour dans ce lycée où je suis revenu par le hasard des mutations et où je terminerai bientôt ma vie professionnelle. J'ai commencé par là. Je finis par là. J'ai toujours haï les études et les établissements scolaires et j'ai pourtant passé ma vie dedans. Si le proviseur  actuel qui est un garçon bien sympathique savait comme je le vomit encore son bahut.

Dans la cour, y'a deux lignes. Elles n'y étaient pas à l'époque. Je me suis marré en les photographiant. J'en ai choisi une dans ma vie. Facile à reconnaître...


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