François Hollande et le précédent Eva Joly

Publié le 30 juin 2011 par Exprimeo
Les primaires sont-elles adaptées à la vie politique française ? Le précédent des Verts permet d'en douter. Qu'en sera-t-il demain après la primaire PS ? François Hollande n'est-il pas à son tour trop "bleu" pour le PS militant ? L'actuel débat sur la "surprise Joly" dans la primaire écolo montre combien les médias peuvent être déconnectés de certaines réalités. Ce résultat est d'une grande logique. Dès le 10 juin, nous l'avions annoncé dans nos billets (voir billet à cette date). 1) Les sondages n'ont jamais sondé le véritable collège : les militants. Pour sonder les militants, il faut qu'un parti ouvre ses fichiers, permette la composition d'un échantillon représentatif et, sur cette base, donne ensuite ses fichiers et laisse un Institut contacter les militants pour connaitre leurs votes à partir d'un échantillon représentatif. C'est impossible pratiquement, donc jamais fait. Les chiffres donnés sont ceux de l'opinion et / ou des sympathisants déclarés. Ces chiffres ne sont pas représentatifs des militants. 2) Quand il y a 25 000 votants sur le plan national (score des écolos), cela représente 260 votants par Département de métropole. Où est la représentativité ? Aux USA, en 2008, près de 50 millions de citoyens ont participé à la primaire démocrate en cumulant les votes pro-Obama + Clinton, Edwards, Biden... C'est une autre dimension. Hillary Clinton a été battue en collectant 18 millions de suffrages ... Les primaires ne sont pas adaptées à la culture française. Elles amènent des choix sur des bases très partielles. La même "découverte" risque de se produire dans la primaire PS avec une large victoire de Martine Aubry qui "tient" les fédérations les plus influentes. Quand la vie politique française veut copier la vie politique américaine, elle tombe vite dans le ridicule. Si la primaire PS reste d'abord la primaire des militants PS, avec la carte PS, la victoire de Martine Aubry pourrait alors montrer toutes les limites de ce dispositif appliqué à la vie politique française et le décrochage considérable entre la vie des partis et les volontés de l'opinion publique. La victoire de François Hollande réside peut-être dans les inscriptions ponctuelles ?