L'ancien journaliste, patron du Giro depuis 2004, avait été au cœur de la tourmente lors des la dernière édition de l'épreuve. Après le décès de Wouter Weylandt, de nombreuses voix s'étaient élevées pour demander la suppression de la descente du Monte Crostis, jugée trop dangereuse. L'UCI avait finalement tranchée, en modifiant le parcours, contre l'avis de Zomegnan. Pour beaucoup, cette année, le patron du Giro était allé trop loin.
Le spectaculaire, c'était un peu la marque de Zomegnan sur le Giro. Ces dernières années, il avait su dynamiser la course, affaiblie par les affaires de dopage et l'ombre du Tour de France.
C'est à lui qu'on doit les étonnantes "Strade Bianche" (chemins non-goudronnés de Toscane), le Plan de Corones, l’ascension de l’Etna ou du terrible Monte Zoncolan par son versant le plus difficile. Il envisageait même de faire partir le Giro des Etats-Unis. Il aimait répéter que "la course cycliste est un spectacle. Les difficultés doivent être percutantes et nombreuses". Il voulait rendre son épreuve toujours plus épique, au risque d’épuiser les coureurs.
Enfin, il est allé assez loin dans le lyrisme latin, en proposant une arrivée au Colisée de Rome, ou encore plus spectaculaire, au cœur des Arènes de Vérone.
Cet après-midi, la présentation des équipes du Tour de France depuis une réplique du Colisée sonnera comme une sorte d'hommage à l'audace de Zomegan, ce directeur de course qui s'est finalement brulé les ailes en voulant voler plus haut que le soleil du Tour de France.