Zhouzhuang en apnée…

Séduite par le village dont j’étais en train de reproduire une vue en peinture, j’ai fait quelques recherches – merci Google! – et fini par retrouver le nom du fameux village. Il s’agit de Zhouzhuang, situé à quelques kilomètres de Shanghai.

Ce fut l’une de mes motivations pour cette escapade à Shanghai

Après moult hésitations (dont près d’une heure passée en gare de Shanghai pour acheter des billets qu’on a fini par ne pas prendre!), nous optons pour le taxi privé. Difficile de savoir si c’était la meilleure option: à l’aller, près de 2 heures d’embouteillages (rassurez moi, ils ne vont pas tous à Zhouzhuang?!) mais avec le train nous devions enchainer sur un bus dont, bien sûr, nous n’avions pas les horaires… et compte tenu de l’heure tardive de retour… je ne pense pas que l’on aurait eu une combinaison heureuse bus+train vers Shanghai…

Bref, nous arrivons finalement à Zhouzhuang – parking immense, rempli… finalement, ils allaient tous à Zhouzhuang?

Pour préserver le village, son accès est payant et limité aux seuls piétons (mais je ne suis pas sûre qu’ils aient pensé à en limiter le nombre…). Nous voici enfin, impatients, devant l’entrée…

Le charme opère rapidement: le village est en effet authentique, des artisans – des vrais, avec des produits qu’on ne trouvera pas ailleurs, pas d’enseignes clinquantes ou de chaines de magasins. La plupart des commerçants semblent être de véritables villageois… Bon, bien sûr, avec la Chine on n’est jamais sûrs de rien, vu que ce sont les rois de la contrefaçon, mais en tout cas l’illusion est assez bonne et c’est agréable de se dire que cette fois peut être on est dans le vrai…

Les canaux sont conformes à mes attentes, vraiment splendides. C’est à peu près propre, ce qui là aussi est exceptionnel! Les décorations sont jolies, les maisons entretenues dans le style d’origine.

Mais il y un ‘mais’ et j’en parle tout de suite car les photos vont rapidement en témoigner: on va très vite frôler l’asphyxie…

C’est l’autoroute, que ce soit à terre ou sur les canaux… Les ruelles étant sombres et étroites, c’est vraiment oppressant – claustrophobes s’abstenir!

Xavier prend un plaisir non dissimulé!

Revenons au village

Comme vous l’avez déjà deviné à travers ces photos, l’attrait de Zhouzhuang réside dans son état de préservation. Sur le millier d’habitations que compte le bourg, 60% ont été construites entre 1271 et 1912 (les dynasties Yuan, Ming et Qing).

La maison de Shen est l’une des plus belles résidences de Zhouzhuang et un parfait exemple des styles Ming et Qing.

Construite en 1742, elle s’étend sur plus de 2000m², et est composée de 7 cours, 5 portails et plus de 100 pièces de taille différente (c’était avant la politique de l’enfant unique

Pas beaucoup de photos correctes, vu que là encore c’était la foire d’empoigne!

Je tiens d’ailleurs à indiquer que les salles meublées étaient protégées par un petit cordon de protection… qui s’enjambe facilement comme en témoigne la photo ci dessus…

La résidence des Zhang mérite aussi le détour. Beaucoup de monde aussi mais plus respectueux des barrières…

La résidence est traversée par un petit cours d’eau, ce qui permettait d’y accéder en bateau.

Ce qui fait aussi la renommée de Zhouzhuang, ce sont ses ponts, pas moins de 14, construits entre 1241 et 1912:

Le plus célèbre est le double pont, ci dessus à gauche.

Il y a aussi plusieurs temples à découvrir mais nous n’aurons le temps d’en visiter qu’un, le temple de Quanfu.

Il s’agit en fait du site originel du village. En 1084, un fonctionnaire dénommé Zhou offrit 200 mus de terre au temple et c’est ainsi qu’est né le bourg de Zhou = Zhou-Zhuang en chinois. Entouré de voies d’eau, le village est rapidement devenu un lieu d’échanges commerciaux.

L’endroit a beaucoup de charme sous le soleil couchant:

… mais avec le recul je crois que j’ai surtout apprécié le calme et l’espace, après la terrible journée que l’on venait de passer!

D’ailleurs, une fois sortis du temple, nous redécouvrons Zhouzhuang, vidé de ses touristes, d’un seul coup! Quel plaisir… D’autant que les couleurs de fin d’après midi donnent de jolis contrastes: