En puisant dans les stocks stratégiques en mettant 60 millions de barils de pétrole et de produits pétroliers à la disposition des marchés, l’Agence Internationale de l’Energie montre une vision court-termiste et atténue la nécessité pour les consommateurs de réduire leurs besoins en pétrole.
La décision de l’AIE a momentanément fait refluer les cours du brut. En effet, la cotation du baril de WTI, autour des 104 dollars début juin, est redescendue brièvement sous les 90 dollars alors que celle du brent, qui avait touché les 120 dollars à mi-juin, frôlait les 102 dollars. Cependant, le reflux a été de courte durée et WTI et brent sont déjà revenus respectivement à 95 et 112 dollars.
Puiser dans les stocks stratégiques détend les marchés à court terme, mais, à plus long terme, la nécessité de remplir à nouveau les stocks stratégiques ne fera qu’amplifier la demande de brut.
Le problème est que la vigoureuse progression de la demande se heurte à une croissance faible de l’offre des pays producteurs n’appartenant pas à l’Opep. Quand aux pays du cartel, l’action de l’AIE ne devrait pas les pousser à l’ouverture rapide de nouvelles capacités.
L’offre et la demande font preuve de peu d’élasticité, les prix doivent donc jouer un rôle important pour allouer les ressources avec efficience. Les prix doivent être suffisamment élevés pour entrainer de nouveaux investissements destinés à élargir l’offre, mais doivent également aider à rationner la demande. Il est indispensable que les prix soient suffisamment élevés pour inciter à la recherche de solutions alternatives. En intervenant pour diminuer les prix, l’AIE permet aux utilisateurs de ne pas faire face à son prix réel. L’organisation n’incite donc pas les consommateurs de pétrole à changer leurs comportements.