Etre au mauvais endroit, au mauvais moment (article 108)

Veuillez faire jouer l'audio au moment que je le signalerai et pour les nouveaux lecteurs, prendre soin de lire le descriptif, merci.

Sommes-nous ciblés pour devenir des victimes, un jour? 

La justice, les lois, les réglements... si on pouvait tous prévenir les accidents, les incidents, ils auraient le temps d'être appliqués au bon endroit, au bon moment. En effet, sur le global de ce monde, à qui cela n'est-il pas encore arrivé? D'être au mauvais endroit, au mauvais moment...

Ce qui suivra seront des situations, des événements ayant déjà eu lieu mais repris dans un différent concept d'image, d'écriture. Je suis une écrivaine dans l'ombre ayant le sens de la dramatisation aussi développée que celle de l'humour. À vos armes, mesdames et messieurs!

Les Nouvelles TVA de midi

Mardi 28 juin 2011

J'étais assise au pupître des nouvelles devant la caméra. Ça urgeait! Du direct, ça n'a jamais été chose bien facile, mesdames et messieurs. Ne jamais démontrer devant les caméras, nos émotions. Bien entendu... Pierre Bruneau, le formidable doyen des chaînes de nouvelles, en était une exception.

Par contre, j'ai appris avec l'expérience à cerner toute apparence émotive.

Voilà... à ce qu'il paraîtrait, des coups de feu avaient semé la peur au Centre-Ville

snorounanne - (lisant les nouvelles sur le moniteur) Bon midi, mesdames et messieurs. Ici Snorounanne d'Humour pour les nouvelles TVA. Un suspect et un simple passant ont été atteints mortellement par des tirs de policiers, ce matin, à Montréal. La Sûreté du Québec a confirmé que deux hommes sont décédés des suites de leurs blessures. Le premier, âgé de 40 ans, était en crise au moment des événements. Il avait des problèmes de santé mentale et de consommation. La veille, il avait fait des graffitis sur la porte de son logement d'une résidence de l'Accueil Bonneau.

- Le deuxième, âgé de 36 ans, a finalement succombé à ses blessures à l'hôpital. Il passait à vélo sur les lieux du drame lorsqu'il a été atteint par une balle perdue. Il se rendait à l'hôpital Saint-Luc, où il travaillait comme homme d'entretien.

- Un témoin de la scène a raconté les événements à un policier. Il était environ 6h30 lorsque le témoin, qui circulait sur la rue Sainte-Catherine à vélo, a remarqué qu'un individu vidait des sacs de poubelles sur la chaussée, près de la rue Sainte-Élizabeth. Le témoin a indiqué que l'homme déchirait des sacs de poubelles à l'aide d'une arme blanche. Quatre policiers sont rapidement arrivés et ont tenté d'interpeller l'homme, qu'ils semblaient connaître.

- Nous avons en ligne, monsieur Manseau, témoin de l'accident. Bonjour monsieur Manseau! Racontez-nous ce qui s'est passé quand les policiers ont voulu intercepter l'individu.

monsieur Manseau - Bonjour madame d'Humour. Ils lui disaient "lâche ton arme, Mario", mais il continuait à marcher rapidement et il est tourné sur la rue Saint-Denis. Ils le suivaient de très près. Un policier est allé devant lui pour l'intercepter. Le suspect a fait le geste d'aller vers le policier avec le couteau et ils ont fait feu. L'homme est tombé.

- Peu de temps après, j'ai vu un des policiers partir en courant vers le boulevard René-Lévesque. Il est allé voir un autre homme qui était tombé par terre. Il n'était pas impliqué dans cette histoire. Je crois qu'il a été atteint par une balle perdue.

Les sirènes stridentes alertaient!

snorounanne - Vous estimez que trois ou quatre coups de feu ont été tirés par les policiers. 

monsieur Manseau - C'est cela. Le premier atteint, celui que les policiers visaient, lui il était très mal en point.

snorounanne - Je vous remercie monsieur Manseau.

 

 Triste sort pour l'homme en vélo qui se rendait à son boulot...

snorounanne - Je viens de recevoir le fil des événements, mesdames et messieurs. Les policiers ont été appelés à intervenir pour maîtriser un individu qui procédait à du saccage sur la rue Sainte-Catherine, à la hauteur de la rue Sainte-Élizabeth, à l'ouest de la rue Saint-Denis. Les policiers ont alors suivi le suspect, une poursuite à pied, le long de la rue Sainte-Catherine, puis sur la rue Saint-Denis, où la fusillade s'est produite.

- Les deux personnes atteintes de coups de feu ont été transportées respectivement à l'Hôpital Saint-Luc et à l'Hôpital général de Montréal. Quatre ambulances ont été demandées pour traiter des policiers qui seraient en état de choc.

- Pour Michel Oligny, spécialiste en intervention policière, mentionne qu'il n'est pas surprenant de voir des policiers affectés à la suite d'une telle intervention : Les patrouilleurs ne font pas partie d'un groupe tactique d'intervention. Ils sont appelés à réagir en quelques secondes sur un évènement important, le stress et le rythme cardiaque augmentent. À la suite de cette fusillade, les policiers impliqués seront rencontrés afin de connaître le déroulement des évènements de mardi. La Sûreté du Québec est arrivée sur les lieux peu après 9 heures et mènera une enquête sur les évènements.

- D'autres nouvelles, ce soir à 17 heures. Après ces pauses commanditaires, il sera question... du retour au travail pour Postes Canada. À tout de suite.

Je me débarrassais du micro à la seconde même que les nouvelles prenaient fin. Me poussant du pupître, je remerciais les techniciens et leur souhaitais d'avoir du plaisir avec le prochain nouvelliste en les taquinant, il va de soi.

Je passais quelques personne en leur souriant. Il y avait Dédé et Evelyne s'échangeant de doux regards. Dédé m'attendait avec un café. Evelyne... dans sa splendeur de chroniqueuse était redevenue celle qui me regardait de haut. J'ignorais les raisons et devais-je m'en préoccuper? Eh bien, figurez-vous que oui...

snorounanne - Evelyne? Est-ce moi qui ai changé? Ou bien certains événements en sont la cause? Je me sens froide avec toi... ben disons, que c'est probablement une impression.

Evelyne Martin - Pourquoi serais-tu froide avec moi?

snorounanne - Devine? Comme je souffre d'intolérance aigüe face aux personnes qui se servent de d'autres personnes comme apparence. Je vais m'effacer de ton monde, Evelyne. Afin que je n'en sois pas davantage affectée. Bonne journée!

Dédé - Hé mais... attends! C'est quoi encore cette histoire?

Evelyne Martin - (lui murmurant mais...) Ce doit être ses fameux syndrômes pré menstruels.

snorounanne - (revenant devant elle) Ma grande... tu peux faire l'indifférente, m'ignorer et être l'hypocrite sur le plateau. J'aurais aimé que tu me dises pourquoi ton sourire se coupe chaque fois que tu me vois!

Dédé (regardant Evelyne) Alors?

Evelyne Martin - (le regardant d'un air stupide) Quoi alors?

Dédé - Je connais bien snorounanne et elle ne dirait pas ces choses s'il n'y avait rien.

Evelyne Martin - Tu as entendu toi-même, elle a dit qu'elle se sentait froide avec moi.

Dédé - Ça... ça, ma belle, c'est pour te faire parler.

snorounanne - Hé! Inutile Dédé. C'est ta p'tite amie. Elle fera comme si de rien n'était. Je m'adressais à elle. Et ce qu'il y a entre elle et moi, je ne veux pas que tu t'en mêles. Compris?

Dédé - Tu es mon amie. Ça me regarde.

Evelyne Martin - Moi j'ai faim. (amorçant ses pas vers la sortie) Tu viens?

Dédé - Je vais lui parler. Je la sens moi aussi différente.

snorounanne - Non... S'il te plaît, non. Rejoins-la et si elle a quelque chose contre moi, elle viendra me le dire.

Dédé - Vous vous entendiez bien, pourquoi soudainement ce changement de comportement?

Evelyne Martin - André? (insistant)

Dédé - J'arrive. (se penchant et me donnant un bisou sur la joue) On se revoit tantôt. À plus!

snorounanne - À plus. (les laissant partir, s'évanouir)

Qu'elle me boude, qu'elle m'ignore, qu'elle soit redevenue Evelyne Martin, la pimbêche... ce n'était pas moi le problème et je devais plutôt en prendre considération.

D'ici moins de trois heures, eh oui, pour 16 heures, l'émission d'Humour. Pourquoi faut-il que je m'arrête sur des banalités et que je fasse grimper ma pression? Elle se fichait pas mal de moi. Ah... voilà... je suis incapable de faire ce genre de type de personne. Un long soupir j'échappais et je prenais la voie de mon bureau, pour aller manger ce que j'avais préparé comme repas vite fait pour ce midi.

Seule et bien seule... tranquille, en paix, je lunchais mes sandwichs aux fraises. Et je revoyais dans ma bulle sphérique des images comme celle de dimanche dernier. Genny et moi abordions son type de boulot de détective enquêteur criminel.

 Après cette image... vous pourrez suivre le scénario

snorounanne - Je comprends le silence imposé face aux médias, aux publics sur ces dizaines de corps trouvés qui sont des femmes. Cela créerait une panique chez les gens. Mais, si ce tueur en série agresse, attaque dans le même environnement, selon ce que tu me dis, Genny. Comment se fait-il que la police n'ait pas encore mise la main dessus? Avec toute la surveillance...

Geneviève Dubois - Il se peut qu'il ne soit pas le seul à le faire. Il faut étudier les moindres détails. Il faut se mettre dans la peau de cet individu, penser comme lui. Et dans d'autres cas, jouer la victime.

snorounanne - Es-tu un... un, un... ce qu'on appelle un profiler en psycho crime?

Geneviève Dubois - J'ai fait des études dans ce domaine, oui et aujourd'hui, voilà ma véritable identité. Tiens! Pourquoi demain soir après tes heures de travail ne viendrais-tu pas à mon bureau et je te montrerai les recherches avancées sur cet éventuel tueur en série?

snorounanne - (souriant) Tu veux entendre mon avis? (hochant la tête) Ton patron... c'est ça. C'est lui qui t'a proposée de nouveau ma participation. Genny...

Geneviève Dubois - Non. C'est moi qui te demande de venir contempler, admirer mon bureau, mon petit univers d'enquêteur, ma chérie. (prenant mes mains dans les siennes) Juste une fois.

snorounanne - (soupirant) Okay... juste une fois.

Geneviève Dubois - Amène Dédé. Il te servira de chauffeur.

snorounanne - Je lui demanderai. Sinon, je prendrai un taxi.

Geneviève Dubois - Tu me fais plaisir. (embrassant mes mains)

J'arrivais au dernier morceau de mon sandwich et prenant dans ma main, la canette de pepsi, je repassais en mémoire les images d'hier, lundi soir. Dédé et moi examinions les dossiers, les prélèvements de l'enquête sur les meurtres en série, dans le bureau de Genny. Mais, je n'avais rien senti, pressenti.

On avait l'air de s'amuser pendant une bonne heure

Geneviève Dubois - (réapparaissant dans son bureau) Du nouveau?

snorounanne - Voyons voir... Dédé? Tu as du nouveau?

Dédé - Tout compte fait... non. Sans un bon café, je ne peux me concentrer.

snorounanne - Il a raison. Sans café... on ne peut avoir la tête claire.

Geneviève Dubois - Comme je suis impolie... j'entre avec un café et je ne vous en ai pas offert. Vous devriez me pénaliser.

snorounanne - Oui trésor. À genoux dans le coin face au mur et repens-toi!

Dédé - Et déshabille-toi complètement!

snorounanne - (lui jetant une paire des yeux ronds) Dédé...

Geneviève Dubois - Il aimerait trop cela. Mais... pour me faire pardonner, je retourne à la cantine et je vous rapporte de bons cafés, mes deux amours.

Dédé - Tu as peur de te mettre nue, avoue...

snorounanne - Dédé! Merde... ne peux-tu pas penser sans penser à ces perversités?

Geneviève Dubois - Il taquinait. (La main sur la poignée de porte) Je reviens. (ouvrant la porte et sortant)

Dédé - Je taquinais. Y a pas de mal à cela.

snorounanne - Je déteste quand tu parles comme ça, tu le sais et tu continues.

Dédé - C'était pour rire.

... C'était pour rire avait-il dit. Nous étions en pleine lecture concentrée sur un maniaque sexuel... fallait-il en rire ou juger bon de prendre cela avec un grain de sel. 

L'émission d'Humour avait été diffusée. Il était autour des 18 heures 30 quand je rentrais chez moi. Un soleil cachotier mais à la fin de l'après-midi, il était purement en vue s'apprêtant tranquillement à se coucher. Je voyais monsieur Dennis, mon voisin de gauche passant la tondeuse. Il me saluait de la main et poursuivait sa randonnée de coupe gazon.

 

De bons voisins âgés, sans problème

Tard en soirée, de la visite imprévue imprévisible bondissait à ma porte. Et à la façon que la sonnette de la porte retentissait, je savais quel épouvantail il pouvait s'agir. Il voulait me parler... ah bien oui! Vous ne savez pas de qui il s'agit, mesdames et messieurs. C'était mon fidèle compagnon, Dédé.

Nous sirotions un excellent café au percolateur, dehors sur la terrasse. Il abordait le sujet de sa petite amie, Evelyne. Ils venaient de se laisser. Dans le sens, de se séparer. Ils avaient décidé de ne plus se fréquenter. Et ce pauvre Dédé rageait pour de bonnes raisons.

Il ne faisait pas semblant d'avoir mal...

Dédé - Elle me trompait avec un autre homme! Salope!

snorounanne - Ça, mon grand... c'est du Evelyne tout craché. Elle n'aura jamais assez d'un homme dans son lit.

Dédé - Et... et, et est-ce que je sais, moi! Elle sort encore avec des femmes! Elle est bi!

snorounanne - Ça Dédé, tu en étais au courant. Alors... fallait y réfléchir avant de l'accepter.

Dédé - Un soir, elle avait emmené une femme chez moi et m'avait dit, André... parce qu'elle m'a toujours appelée,  André... on se permet un petit trio ce soir?

snorounanne - Qu'as-tu fait?

Dédé - Pour le plaisir, j'ai dit oui.

snorounanne - Ah bon... mais épargne-moi les détails, s'il te plaît.

Dédé - Donc... j'ai su ce qui rendait Evelyne amère envers toi. Elle craignait que tu perçoives son intérieur pour découvrir ses aventures sexuelles avec un autre homme. Et que tu cours après moi pour m'en avertir. Et elle se distançait de toi.

snorounanne - Et cet autre homme ne serait-ce pas le beau caméraman de l'émission matinale "Salut Bonjour"? Celui à la petite barbiche?

Dédé - (les yeux lui arrondissaient) Tu le savais?

snorounanne - Eh oui, mon grand Dédé. (petit clin d'oeil)

Dédé - Je me faisais doubler... quand j'y repense!

snorounanne - À l'avenir, sois plus intuitif. (regardant l'heure sur la montre) Il se fait tard. Nous devrions penser à aller dormir.

Dédé - Oui... Dis-moi? Quel côté du lit tu prends?

snorounanne - (lui donnant une tape sur l'épaule) Merci d'être arrêté en passant. Mais ne fais pas cela trop souvent.

Dédé - Ouais... comme si je le faisais tout le temps hen? Congé demain... tu veux qu'on sorte ensemble?

snorounanne - J'y réfléchirai. Pour l'instant,...

Dédé - Tu veux ta Genny, oui. Bon, je t'embrasse. Merci de m'avoir écouté. Appelle-moi si tu changes d'idée.

snorounanne - Pour?

Dédé - Je sais, tu préfères rester chez toi et t'occuper de tes belles choses, de ton jardin. Tu fais bien. (m'embrasssant sur la joue) À jeudi! Bonne nuit!

snorounanne - Bonne nuit, Dédé. Prends soin de toi. Et... ne cale pas trop de bières... elle n'en vaut pas la peine, crois-moi.

Heure - 22:42

Je m'étais assoupie devant la télé lorsque le téléphone sonnait et me fit sursauter. Un oeil sur l'appareil et un oeil sur ma montre. À coup sûr, c'était Genny. Je décrochais l'appareil.

Qu'est-ce qui vous passerait par la tête, mesdames et messieurs, si la voix que vous entendiez n'était pas celle que vous attendiez? Qu'est-ce que vous feriez, comment réagiriez-vous si cette autre voix vous annonçait un malheur?

La personne à l'autre bout de la ligne, un membre de la famille vous prévenant d'un drame. Une personne que vous connaissez, soudainement, manque à l'appel. Elle vous relate ce qu'elle a appris par la source de la police locale. Elle vous renseigne que quelqu'un que vous aimez beaucoup n'a pas été revu depuis ce matin, lors de son service. La seule image que je gardais d'elle, était ce lundi matin quand elle quittait le domicile, le mien, pour se rendre à son travail. Pourquoi le lundi matin et non le lundi soir? Vous auriez dû voir son visage, ses yeux, sa physionomie sous le soleil. Juste cette image qui me revenait et me hantait...

Oui... Geneviève Dubois, détective enquêteur agence de filature de Montréal était disparue tôt ce mardi. Ses collègues et elle suivaient les allées et venues de quelques prostituées. Et... monsieur Dubois qui était sur la ligne téléphonique parlant d'un voix tremblante me disait que Genny avait pris les allures d'une prostituée pour piéger l'individu.

Comment se sent-on à cette seconde? Plus rien n'entre et ne sort de la tête... tout est stoppé par des ébranlements, des secousses, des idées noires. On pense au pire. Et le pire... est... que les probabilités d'être en vie sont très faibles.

Voici le contenu des recherches approfondies par Genny sur ce tueur en série:

Des restes humains correspondant à une dizaine de victimes ont été retrouvés sur les rivières et fleuve St-Laurent depuis mars dernier. Les enquêteurs et le journal de Montréal s'interrogent sur la possibilité qu'un tueur en série rôde dans la région.
Certaines rives du fleuve St-Laurent, transformées en macabre décharge d'un tueur en série? Les enquêteurs et les habitants de cette ville s'interrogent après la découverte de restes humains appartenant à une dizaine de victimes, tandis qu'une potentielle onzième victime reste introuvable.  

En mars dernier, les restes de quatre prostituées étaient retrouvés dans les environs du fleuve St-Laurent et le vieux port de Montréal. Les jeunes femmes âgées de 22 à 27 ans travaillaient par le biais de petites annonces sur le site internet Craigslist Montréal et avaient disparu à des dates différentes, entre 2008 et 2011. D'après le journal de Montréal, citant les enquêteurs, elles auraient été battues à mort. 

Puis début avril, quatre nouveaux cadavres étaient découverts dans des sacs de jute, dans les roncières qui séparent cette langue de sable de la route, encore déserte à cette époque de l'année, avant l'arrivée des touristes et des estivants. Transportés à l'Institut médico-légal de Montréal, ils n'ont toujours pas été identifiés. 

De nouveaux ossements dont un crâne, appartenant à une ou deux personnes, ont été trouvés cette semaine à deux endroits différents, distants de trois kilomètres. L'ensemble a été remis à l'Institut médico-légal pour identification.  À l'origine de ces recherches, l'inquiétude des proches de Shanon Albert: cette prostituée de 24 ans, originaire de la rive sud de Montréal, reste introuvable depuis que, le 1er mai 2011, elle a frappé à la porte d'un résident de Montréal pour lui demander de l'aide... Reconnaissable à une broche métallique qu'elle a dans la mâchoire à la suite d'une intervention chirurgicale, elle ne ferait pas partie de la dizaine de victimes déjà recensées.  

Cette nuit-là... a été l'une des plus longues à patrouiller dans mon esprit, des détails oubliés sur cette histoire de meurtre en série. J'étais restée seule. Je n'avais alerté personne. Mon petit univers m'était bien et amplement suffisant.

Vous aurez à écouter cette musique que j'appelle: Gothique musique et le titre est: requiem for the nameless dead. Bien entendu, il n'y a pas de parole. Alors, vous pourrez vous laisser aller en pensée et visualiser vos propres images selon vos émotions. En la faisant jouer, pour ma part, elle s'engouffrait au même moment que je recevais l'appel de monsieur Dubois, le père de Genny. Et vous? Cela vous engouffrera où et jusqu'où?

Merci et merci de passer et de lire. Et sachez que sous ces chroniques, ces éditoriaux, des vérités se glissent. Et comme je le dis, à vous de les sentir, de les ressentir, de les percevoir.

À bientôt! Bisous!

 Elle est celle que j'aspire à aimer pour le plus de jours possibles.