Lorsque Frank McGuire (Richard Roxburgh) se lance dans l’exploration de grottes immergées en plein Pacifique Sud, il ne se doute pas de l’enfer qui l’attend, lui, et son équipe (un fils, un ami, un milliardaire, et, une femme – quota oblige). Avec ses personnages, amoureux des cavernes, prêts à tout risquer, à tout abandonner (gosses, vie et familles) pour le frisson extrême, le cinéaste offre un survival aquatique, qui s’appuie sur des ficelles banales (claustrophobie, achluophobie, peur de l’eau) … mais efficaces; ce qui n’est pas toujours le cas. Pourtant, bizarrement, toute la campagne marketing de Sanctum s’est construite sur un seul nom : James Cameron. Le but ? Crédibiliser le projet semble-t-il (un cinéaste australien avec un film méconnu à son actif, Kokoda le 39ème bataillon, et qui manie pour la toute première fois la 3D = danger ?). Aussi car Cameron, lui, est un fin connaisseur en matière d’eau menaçante (Titanic), supérieure (Abyss), et un documentariste expert (Aliens of the Deep et Les Fantômes du Titanic). Sauf que Sanctum n’avait pas besoin de cela tant il en s’en sort très bien tout seul.
Au contraire, le patronyme de Cameron aurait même tendance à évoquer une grandiloquence et un côté très hollywoodien que l’on ne retrouve pas ici, chez Alister Gierson, qui préfère l’intime au spectaculaire. Il y étreint admirablement bien des thématiques ordinairement propices à un pathos exagéré : la relation père/fils, ou les diverses réactions humaines face à la mort. Encore une fois, le film se montre plus courageux que d’autres, et questionne les consciences et la morale sans ciller, sur des notions épineuses tels l’instinct de survie, le sacrifice ou l’euthanasie de circonstances. L’édition 2D proposée par Metropolitan Filmexport, même privée d’une perspective tridimensionnelle, possède un supplément d’âme qui classe Sanctum au-dessus de la masse uniforme des films catastrophes habituels. Le résultat est attrayant, captivant, et (contre toutes attentes) digne d’intérêt. Surtout parce que l’on y sent, derrière l’image, la passion pour un sujet : la spéléologie.
Le DVD est sorti le 23 juin dernier.
Vous y trouverez : les scènes coupées (9'), le documentaire : Sanctum, la vraie histoire (47') et le commentaire audio de l'équipe (VOST).
Remerciements : Cinetrafic et Metropolitan Filmexport.
Voir la bande annonce.
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