Écrit par AFP
Des militaires gabonais ont perpétré des sévices lors de l'évacuation du site d'orpaillage illégal de Minkébé (nord du Gabon, frontière camerounaise) où se trouvaient des immigrés, a affirmé le porte-parole du gouvernement camerounais à la radio nationale mercredi.
Des militaires gabonais rendus sur les lieux (Minkébé) ont perpétré un certain nombre de sévices sur les personnes, occasionnant une fuite massive d'une population d'immigrés évaluée à environ 3.000 personnes, des Camerounais et des étrangers, a affirmé Issa Tchiroma Bakary lors d'une conférence de presse mardi dont des extraits ont été retransmis par la Cameroon Radio-Television (Crtv) mercredi.
A l'heure actuelle, la situation (dans le sud du Cameroun où ont afflué les immigrés) est stable et sous contrôle. On note ainsi la sérénité au niveau de nos relations avec le pays frère qu'est le Gabon, ainsi que la sauvegarde des liens de solidarité qui ont toujours unis nos deux pays, a-t-il assuré.
Fin mai, le Gabon avait engagé une opération d'évacuation de Minkébé, une zone reculée du nord confrontée à des problèmes de sécurité qui accueillait autour de 5.000 personnes, étrangers sans-papiers pour la plupart, selon Libreville.
Mardi, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a expliqué lors d'une conférence de presse à l'issue d'un conseil des ministres délocalisé à Lambaréné (centre-ouest) que les instructions étaient claires, c'était que les populations séjournant de manière illégale sur ce site (...) évacuent ce site.
Il se trouve que dans cette procédure, nous avons été alertés de cas de maltraitances et à cela je dis que ce n'est pas acceptable, a-t-il dit, soulignant qu'une enquête avait été ouverte.
Nous voulons une enquête pour savoir si nos forces, oui ou non se sont mal comportées. Si le sort des ressortissants camerounais m'indifférait, je n'aurais pas demandé d'enquête, a-t-il affirmé.
Mercredi, le président camerounais Paul Biya a reçu le ministre gabonais de l'Intérieur Jean François Ndongou venu pour lui expliquer les motivations et les conditions (...) de la fermeture de Minkébé, a expliqué le ministre à la radio nationale camerounaise.
Les activités de ce site mettaient à mal la volonté de protéger l'environnement prônée par le président Bongo, a-t-il affirmé. Nous avons pris des décisions pour demander de surseoir à l'activité de cette zone et demander à ceux qui (y) menaient des activités de (la) quitter, s'est-il justifié.
Un officiel camerounais, le sous-préfet de Djoum (sud) où ont afflué la plupart des expulsés, avait affirmé qu'il y avait eu deux cas avérés de décès dont une personne torturée et la presse camerounaise a parlé de quatre morts.