La couleur de l'aube de Yanick Lahens

Par Sylvie

HAITI

 

 

Editions Sabine Wespieser, 2008

 

Un écrivain haïtien peu connu par rapport à ses "frères" originaires de la même île : Lyonel Trouillot, Dany Laferrière, René Depestre pour ne citer que les plus connus...

 

Une femme écrivain, qui vit toujours sur son île. Une écriture poétique puissante, un véritable cri de désespoir dans l'apocalypse haïtienne.

 

Trois femmes, un homme. Une mère, deux soeurs. Un fils/frère.

 

A l'aube, les trois femmes découvrent que le cadet, Fignolé, musicien et révolutionnaire, a disparu. Commence alors la chronique d'une mort annoncée. Ou plutôt un long monologue croisé où les deux soeurs, Angélique et Joyeuse, vont crier leur amour, leur haine et leur souffrance...alors que la mère n'est que silence et prière.

 

Angélique, l'infirmière dite résignée, fille mère, mais dont l'âme brûle. Joyeuse, la cadette libérée, étudiante et vendeuse, amoureuse, croqueuse d'homme. La mère dans les brumes silencieuses des incantations vaudoues et des prières pentecôtistes.

 

Chacune, de son côté, mutiques entre elles, vont chercher à comprendre dans la jungle de Port-au-Prince. Elle ne se comprennent pas forcément, s'ignorent. Mais un chose les rassemblent : l'amour du disparu.

 

Yanick Lahens nous livre une véritable choeur antique ; une choeur de femmes, face à la mort et au destin, montrent leurs larmes mais aussi leur force, leur lutte.

A la fois un beau poème épique et une tragédie antique.

 

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