Tant mieux, ils sont vivants, et libres. Ca n'a pas toujours été le cas. En janvier dernier, deux otages français, enlevés au Soudan, ont été tués lors d'une hasardeuse tentative militaire de libération. Et on se rappelle de l'affaire d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, où le gouvernement Chirac avait choisi la manière forte juste avant les élections présidentielles de 1988. Succès mitigé électoralement, mais fort au niveau pompes funèbres. Le duo Pasqua-Chirac, qu'on retrouve d'ailleurs en 1988, encore, toujours, pour la libération miracle des otages français Marcel Fontaine et Marcel Carton, diplomates, et Jean Paul Kauffmann, journaliste. Une libération qui tombe pile poil juste avant le second tours des élections présidentielles, qui verra François Miterrand l'emporter sur Jacques Chirac.
Alors, le soupçon existe : la libération de Ghesquières et Taponier ne tomberait-elle pas à point nommé pour redorer le blason de Nicolas Sarkozy ? Ce serait mesquin de le penser. Mais on ne peut pas s'en empêcher.On doit avoir mauvais esprit, au Pirate. Et c'est vrai qu'on n'est pas otages en Afghanistan.
François GILLET