Un homme est mandaté par l'O.N.U. pour recueillir un maximum de témoignages à propos de la guerre menée par l'humanité contre les zombies, plus de dix ans auparavant...
J'ai déjà dû vous dire que je suis un grand amateur de films de zombies, parce que sous leurs dehors de farce (forcément) macabre, ils nous parlent de notre société, et surtout de ses travers les plus pitoyables. Là, j'étais vraiment curieux de voir ce que cela pouvait donner en roman. Il est plus qu'évident que le cinéma et l'image cinématographique nourrit ce livre de bout en bout (ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Max Brooks cite George Romero dans les remerciements en fin d'ouvrage, tant l'importance de ce réalisateur est grande dans l'imaginaire zombiesque). C'est d'ailleurs ce qui fait sa grande force. En effet, en évitant les descriptions aussi peu subtiles que pénibles, l'auteur conserve une certaine fluidité tout le long de son récit. La grande diversité des témoignages contribue aussi à cette bonne impression. Pourtant, ce que nous dit Brooks dans son roman est loin d'être gai : épidémies, guerres, batailles, massacres, bombes atomiques, etc. Et malgré tout, il parvient à laisser poindre une lueur d'espoir, un optimisme qui n'est pas de la naïveté. Car tous ces témoignages sont possibles, malgré l'horreur, malgré les traumatismes, parce qu'après la guerre l'humanité tente de se reconstruire. Et c'est là que j'émettrais le seul petit bémol : en effet, alors que les grandes puissances sont ruinées (l'épidémie est partie de Chine, qu'on nous présente comme la première puissance économique d'avant conflit, l'Inde a subi les retombées des bombes atomiques sur le Pakistan, les USA ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, etc.), alors comment un homme peut-il voyager sur toute la surface du globe ? Par quel moyens de transport, quelle logistique ? De ça on ne sait trop rien...
Vous allez me dire que c'est du pinaillage et vous avez tout à fait raison. Car ce roman se dévore (non, ce n'est pas un mauvais jeu de mots zombiesque) de bout en bout avec une délectation infinie. On se surprend même à tourner les dernières pages de ce livre (qui en compte plus de 400 !) avec une certaine tristesse.
note :
A signaler l'adaptation cinématographique qu'on nous promet pour 2012, avec Brad Pitt dans le rôle principal. Vivement !
A.C. de Haenne