Comme le savaient les privilégiés, j'étais en vacances la semaine précédente.
J'ai trouvé une offre spéciale pour un voyage en Turquie, et ce fut une vraie aubaine.
Mon nez obsessionnel s'est saisi à cette occasion, d'une opportunité de sentir autre chose, différemment.
Tout a commencé dans l'aéroport ...
Pour ne pas changer les bonnes habitudes, j'ai commencé par tuer le temps avant l'embarquement dans les duty free.
Ayant travaillé dans le parfum, je sais pertinemment que c'est un circuit de distribution qui a littéralement explosé en même temps que le tourisme accessible.
Mais je ne peux m'empêcher de passer dans ces boutiques où l'on peut flâner dans un bon état d'esprit.
J'ai été assez surprise de constater que je n'étais pas la seule à ressentir le besoin de se sentir en vacances en testant dans ces boutiques un jus inhabituel.
C'est ainsi qu'une jeune femme cherchait avec sa soeur le parfum qui la sublimerait pendant ses congés, ainsi que le rouge à lèvres assorti.
Après maints essais, elle opta pour Escale à Portofino de Dior, un parfum que j'apprécie beaucoup.
Cela me tire un sourire, de voir à quel point l'olfactif nous met déjà dans un climat d'évasion.
De mon côté, j'avais depuis le début en tête le parfum que je porterai sur le vol de mes vacances : il s'agissait d'Infusion d'Iris de Prada, une fragrance qui me tente depuis fort longtemps mais pour laquelle je souhaitais prendre le temps du désir.
M'habituer à elle dans une situation un peu extrême (en effet, si on supporte son parfum pendant l'avion, on l'aimera encore davantage dans des situations plus habituelles) ; puis craquer quand ce sera le moment.
Dans la cabine, ses notes poudrées musquées m'ont accompagnée et réconfortée tout au long du vol.
Puis me voilà en Turquie ...
Tout d'abord je suis frappée par la chaleur lourde de l'aéroport.
Sur le quai dédié aux bus des tours opérateurs flottait une odeur de beignets en provenance directe des petits cafés snacks.
Puis en arrivant à la réception de l'hôtel, je sens un mélange d'effluves : embruns, lauriers roses et pins.
Quand les formalités administratives et l'installation furent finies, la mer m'appela à venir la rencontrer.
Les odeurs que je sentis avaient ce quelque chose d'éternel, elles me rappelaient des souvenirs de toujours.
Le lendemain, mon chéri m'avait réservé par surprise un gommage turc dans le spa de l'hôtel.
Le rituel me détendit totalement, et se termina par un massage à l'huile bronzante 100% naturelle, aux doux effluves de sésame, de coco et de cacao ...
Je ne vais pas vous détailler chacune des odeurs qui m'ont côtoyée tout au long de ce séjour mais je fus bouleversée par la richesse olfactive de ce voyage.
Entre les parfums des vacanciers que je reconnaissais sans problème, ceux plus affirmés des turcs, les mets épicés, le thé à la menthe et les parfums naturels telle cette merveille olfactive qu'est l'odeur des aiguilles de pins chauffées par le soleil, j'ai été comblée ...
Mais je ne saurais trop dire si cette acuité olfactive est liée à une variété d'odeurs encore plus grande que dans mon environnement natal ou alors à une perception décuplée par l'ambiance détendue et propice que sont les vacances ...
En tout cas, je n'oublierai jamais ce voyage parfumé ...
Pour terminer cette aventure olfactive, j'ai porté Essence de Narciso Rodriguez dans l'avion au départ de la Turquie, et même s'il n'arrive pas selon moi, à la hauteur de For Her, je lui trouve un côté cocon très rassurant et agréable, et donc idéal pour un retour de vacances ...