Wimbledon : Tsonga terrasse le maître

L’exploit est d’autant plus retentissant que le Français était mené deux manches à rien par le sextuple vainqueur du tournoi. Il affrontera Novak Djokovic, vainqueur au forceps du surprenant Bernard Tomic, pour une place en finale.

Tsonga peut serrer le poing, Djokovic l'attend en demie (Photo : Reuters)

Suspens garanti

Battre Roger Federer sur gazon, la tâche n’est déjà pas simple. Avec deux sets de retard bouclés sans broncher, la mission devient tout bonnement impossible. Dans le rôle principal, « Jo » affublé de tout un ensemble de gadgets pour réécrire le scénario en sa faveur.

Mission à remplir : « Battre Federer à Wimbledon… Comme quand il a battu Sampras ici ».

Coup droit, service, revers et volée, le Manceau ne manque pas d’arguments mais reste encore très brouillon. Les fautes de frappe s’accumulent tandis que le n°2 récite à merveille son monologue, ne commettant en tout et pour tout qu’une faute directe en près d’une heure de jeu.

La fin du film semble écrite par avance et Djokovic attend déjà Federer pour une revanche (NDRL éliminé par le n°2 mondial à Roland Garros).

Tsonga s’éveille

Mais le dernier représentant tricolore n’est pas vraiment fan des histoires sans suspens. Résultat, il décide de lâcher ses coups et ne veut que son CDD de jardinier londonien ne se termine. Pourtant, les statistiques sont contre lui : jamais Federer ne s’est incliné après avoir remporté les deux premières manches en Grand Chelem et le Suisse mène 4-1 dans leurs confrontations.

Arguments non recevables pour lui faire baisser les bras. Tsonga n’est plus inquiété sur ses mises en jeu, mieux il break dès le troisième jeu pour faire la course en tête (2-1) et revenir dans le match (6-4). Même scénario dans la manche suivante (6-4) qui confirme le net retournement de situation qui s’opère alors. Comme à son habitude, Roger encaisse en silence, sans broncher.

« C’est incroyable. C’est fou »

Revenu à hauteur, l’euphorie est désormais dans le clan français : « C’était incroyable, je remettais tout à l’intérieur du court, ce n’est jamais simple de revenir de deux sets à rien. C’est fou » lâche après coup le vainqueur du jour. Et le meilleur est à venir.

Dans la foulée, Tsonga ne relâche pas la pression et empoche le break d’entrée de cinquième et dernier set. Quatre jeu de service plus tard, la danse des pouces habituelle est de retour sur le Central de Wimbledon. Federer, lui, ne préfère pas assister au spectacle mais n’oublie pas pour autant de rendre hommage à son bourreau d’un jour :   »Il a joué à son maximum, Il a tout tenté, il a tout risqué, tout a payé pour lui. C’est difficile à accepter, car j’étais aussi bon que lui. Il a très bien servi » regrette-t-il.