Nаtⱨаn Lаnzmаnn : pоème TЕNDRЕSSЕ NОIRЕ

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

TENDRESSE NOIRE

« J’arrive ma bien aimée »

Ma plume caresse la feuille de papier,

Sans même savoir ce qui m’oblige à le faire,

Je regarde cette lettre posée en face de moi,

J’y lis des mots, quelques esquisses,

Je ne comprends pas,

Rien ne s’y dessine, a-t-elle un destinataire ?

Pourtant 4 mots se détache des autres on peut y lire :

« À ma bien aimée »

C’est une lettre masculine, une lettre d’homme,

Un semblant de poésie écrit par un ogre sans sentiment,

Aucune douceur, pas même une touche de miel ne s’y dégage

Seul une tache rougeâtre est perceptible.

Soudain la chaleur de la pièce laisse place à un sentiment d’amertume,

J’ai devant moi une lettre d’assassin,

Le sang s’écoule au milieu de l’encre noire,

Le fleuve de la mort se dresse devant moi,

A l’heure ou j’écris, Ma chère dulcinée a rejoins les étoiles,

Dehors, le ciel gronde, il rugit de ses tripes affamées,

Et moi je suis seul au milieu de ce vaste océan de bêtise et d’horreur,

Croupissants sous les interrogations de mon geste,

J’y laisse un peu de moi,

Ma prochaine victime n’a qu’à m’attendre toujours,

Mes valises bouclées, elles sont déjà partis,

Je suis le dernier à prendre le virage,

La gâchette est froide, mais mes doigts transpirants ne tarde à l’échauffée,

« J’arrive ma bien aimée ».