Il y a (déjà !) quatre ans, j''imaginais à raison la multiplication des arnaques à l'écologie.
Et puis, sur les bords de route je pouvais lire "vente directe à la ferme". Ces panneaux me font tiquer. "Vente directe à la ferme" ne veut pas dire "vente directe de NOS produits DE la ferme" et encore moins "vente directe de produits BIO DE la ferme". Apparemment, à nouveau, j'avais vu juste.
Les notions de direct et de ferme impliquent dans les esprits de beaucoup de consommateurs que les produits y sont bio. Et certains en profitent de ce manque d'information. Et vu qu'un consommateur averti en vaut deux ...
En juin, l'INC a sorti un hors-série, le Guide du Bio (hors-série juin-juillet 2011 N°156, 60 millions de consommateurs, 5,90 €). Et je serais passé à côté sans le voir si on ne m'avait pas averti.
Ce guide présente le secteur du bio en quatre domaines : l'alimentation bien sûr, les textiles, les cosmétiques et les produits de nettoyage.
Et le terme de "guide" est bel et bien approprié. Il s'agit de se frayer un chemin dans la jungle des signes de qualité, des labels, normes et certifications, ...
D'ailleurs les pôles d'exigences du consommateur de bio sont souvent difficiles à associer voir opposés. Le produit bio, végétarien, provenant du commerce équitable et à un bon prix peut relever du Graal. Difficile de s'y retrouver, d'obtenir le produit désiré, et finalement de savoir si c'était vraiment le bon.
Ainsi, dans l'alimentation, des certifications comme Nature & Progrès peuvent être plus bio que le label bio européen (lequel est donc bio, mais pas trop !). Dans les autres domaines il est encore plus difficile de faire la distinction parmi la pléiade de labels, ce qu'ils garantissent et comment. Le guide fait le tour de ce grand bazar, cette jungle de labels qui sont de vrais casse-tête.
Autre intérêt de ce genre de hors-série, il propose un instantané de la situation à ce jour.
Aussi il est toujours bon de savoir entre autres que l'utilisation de la roténone a été récemment interdite en agriculture, que l'huile de palme peut être bio, que l'ortie comme fibre textile (et les rouissoirs dans les villages ?) est de retour, etc ...
Cependant, dans ce guide relativement complet, j'ai été déçu par de petits détails, ou du moins par le manque de détails.
Par exemple, si il est clairement dit que l'aliment bio d'une part est plus cher que l'aliment conventionnel, et d'autre part il se prépare différemment, les points ne m'ont pas semblé avoir été mis sur les i. Des viandes et des légumes perdants moins d'eau que leurs analogues conventionnels, et du pain bio plus rassasiant font que les surcoûts du bio sont réduits du fait de portions plus petites.
Et vu que le mode de préparation de l'alimentation bio diffère de celle conventionnelle, je m'attendais à lire quelques recettes, les chapitres cosmétiques et produits de nettoyage ayant les leurs. Quoique pour ce qui est de produits de nettoyage, il y a le Grand ménage de Raffa.
Enfin un petit lexique (ou un organigramme) aurait peut-être été utile aux profanes qui notamment confondraient norme et label, etc. J'aurais bien vu aussi un tableau récapitulatif, sauf que les Eco-Sapiens s'y sont déjà collés
Quoiqu'il en soit, ce guide, toujours disponible en juillet, sera une bonne lecture sur les plages et vous permettra peut-être de ne pas vous faire avoir sur vos lieux de vacances.