Avec l'été qui pointe le bout de ses rayons chauds et moites, revient chez certains une envie monstre de dévorer les livres qu'ils n'ont pas pu lire durant le long hiver.
Quoi de mieux que de commencer à rattraper son retard avec une trilogie monstrueuse-ment intéressante !
En guise de première tête de Cerbère, "Monstre, un bestiaire de l'étrange" de Christopher Dell (traduction par Jean-Baptiste Evette) paru au Seuil. Cet ouvrage est comme une chimère qui remonte aux sources des monstres et créatures maléfiques qui hantent les cauchemars des hommes depuis la nuit des temps. Ce bestiaire de l'étrange recense minutieusement tout ce que l'imagination humaine a pu produire en matière de griffons, minotaures, ogres, dragons et vampires. Voici un compagnon idéal pour vos prochaines nuits.
Pour la deuxième tête, je vous propose "Monstres (à colorier)" de la talentueuse graphiste Marie Planques aux éditions les Insomniaques. L'auteur nous propose dans ce livre d'images à colorier des monstres venus de notre imagination collective, mélange et recueil d'images animales que Thomas Grunfeld ne dénigrerait pas. Marie Planques nous plonge dans un univers très particulier où les monstres nous paraissent à la fois connus et improbables, pour faire rêver les enfants petits et grands dans ses paysages fantastiques...
Enfin pour la troisième et non des moindres, caboche, je vous invite à découvrir Les Monstres de Stéphane Audeguy (paru chez Gallimard). L'auteur de la Théorie des nuages anime l'iconographie de ce «Découvertes» par des considérations essentiellement philosophiques, prenant leurs racines chez Aristote, qui ne voyait rien de contre-nature dans le monstre. Beaucoup de tableaux, gravures, photogrammes filmiques et un unique daguerréotype d'hermaphrodite : les voyeurs resteront sur leur faim. Des yôkaï japonais au tueur en série, en passant par les monstres bibliques et la tératogenèse d'Etienne Wolff, une même évidence : «Tout être qui s'oppose à une définition monolithique de son identité, qui accepte les multiplicités dont il est composé, contribue, pour son compte, à déconstruire la notion de monstre.»
Alors bonne et monstrueuse lecture...